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Nicolas Mahut donnera corps à un rêve de gosse en faisant à 33 ans ses débuts en équipe de France de Coupe Davis, en double aux côtés de son vieux pote Julien Benneteau , face à l'Allemagne samedi à Francfort.
L'attente a été terriblement longue et il a souvent pensé qu'il ne connaîtrait jamais le bonheur de revêtir une fois dans sa carrière le maillot tricolore. Mais son voeu le plus cher est finalement exaucé.
Mahut, N.123 mondial, a été préféré par le capitaine Arnaud Clément à Edouard Roger-Vasselin (N.145) pour le double dans cette rencontre du premier tour du groupe mondial.
"Forcément, ça fait partie des moments très forts, avoue-t-il. Ca fait quinze ans que je suis pro et je vais enfin pouvoir jouer un match en Coupe Davis. Moi j'ai grandi avec (les victoires finales de la France en) 1991, 1996 et on se dit: Un jour j'aimerais bien que ce soit moi".
"Et puis, plus ça passe, plus tu te dis: finalement, je ne vais pas y arriver, ajoute-t-il. Et là, je vais avoir la possibilité de jouer avec un pote pour apporter un point à l'équipe de France".
Benneteau témoigne mieux que quiconque de l'attachement de son ami pour la Coupe Davis: "Nicolas était plus fort que moi chez les jeunes. Après, beaucoup de choses se sont passées dans sa vie, sa carrière, mais il avait toujours ce rêve de jouer pour l'équipe de France".
"On a toujours eu ça a à l'esprit, raconte-t-il. C'était quelque chose qui était chevillé au corps. On adorait les rencontres par équipes, et forcément le rêve ultime c'était de pouvoir jouer la Coupe Davis. Moi je l'ai réalisé un peu plus tôt, et c'est super sympa et beau que lui puisse le réaliser, même si c'est à 33 ans".
- 'On se connaît tellement' -
L'histoire fait un clin d'oeil étonnant aux deux joueurs en leur permettant de partager cet instant. Car leur amitié ne date pas d'hier.
Ils ont échangé leurs premières balles à Poitiers à l'âge de 13 ans, ont partagé la même chambre à l'Insep pendant deux ans, ont été sacrés champions du monde juniors en double en 1999, et enfin ont disputé une centaine de matches ensemble sur le circuit ATP.
"Ca fait vingt ans qu'on se connaît, ce n'est pas rien, remarque Mahut. C'est l'un de mes amis les plus proches. Il peut au quotidien ne pas être très présent. Mais quand c'est très important, il est là. Quand j'ai eu de grosses galères, il était là".
Les deux hommes n'ont plus évolué en double sur le circuit depuis 2012. Mais ils n'ont pas eu besoin de bien longtemps, cette semaine à Francfort, pour retrouver tous leurs repères communs.
"On a tellement joué ensemble, on se connaît tellement humainement et tennistiquement, souligne Benneteau. Sur le court, on connaît les forces et les faiblesses de l'autre. On peut s'aider, on peut se parler, on sait qu'on peut se dire à peu près tout, il n'y a aucun malaise et aucune barrière entre nous. C'est un atout".
Cette complicité a évidemment joué un rôle dans la décision du capitaine. "Tout de suite, j'ai ressenti de la fierté et puis une responsabilité", explique Mahut en évoquant le moment où Clément lui a appris que son choix s'était porté sur lui.
Il n'en oublie pas le malheureux Roger-Vasselin qui, à 31 ans, n'a lui non plus jamais encore disputé le moindre match de Coupe Davis. "Il méritait autant que moi d'être sur le terrain, estime-t-il. Et par rapport à lui, je me dois d'être bon samedi".