Happy Birthday : |
"Fierté". Ce mot est dans toutes les bouches et sur tous les visages des supporteurs venus nombreux assister à distance, dimanche au Palexpo de Genève, à la victoire de la Suisse face à la France en finale de la Coupe Davis.
A grand renfort de cotillons, boules à facettes et musique disco, les hurlements de joie retentissent dans la salle comble au moment où Roger Federer , d'un amorti magistral, offre le premier titre à la Suisse après une victoire expéditive en moins de 2 heures de jeu (6-4, 6-2, 6-2).
"C'est historique! Et l'histoire est en plus écrite par une légende, Roger, qui a enfin tout gagné. Je suis si fière", explique, tout en dansant, à l'AFP Samantha qui ne retient plus ses larmes. On ne sait plus si la rougeur de ses joues est liée à la couleur nationale peinte ou à l'émotion qui la submerge.
Elle s'échappe pour rejoindre la chenille qui se forme devant la grande scène et son écran géant sur lequel on voit la paire helvète "Fedrinka" (contraction de Federer et Wawrinka) se féliciter.
D'habitude si discrets, les près de 2.000 Suisses présents ne cachent plus leur émotion et savourent cette victoire de prestige sur leur voisin.
- 'Au tennis, c'est nous les patrons' -
"C'est une victoire de panache contre les Bleus et c'est de bonne guerre. On va dire que c'est notre revanche sur la Coupe du monde (de football, où la France l'a emporté 5-2 en juin, NDLR): au tennis, c'est nous les patrons!", chambre Romain, venu de Nyon et arborant un bonnet à cornes rouge et blanche.
Même les Français, nombreux à traverser quotidiennement la frontière pour venir travailler près du lac Léman, ne semblent pas déçus: "J'étais pro-Federer, donc la victoire des Suisses est méritée. Je suis tellement heureux pour lui", explique Romain, habitant d'Archamps, petite localité de Haute-Savoie bordant la frontière helvète.
Cette victoire sonne comme une consécration pour Federer, 33 ans, chouchou du public.
"Merci Roger! Le meilleur joueur de tous les temps à coup sûr. Et on l'aime: son beau jeu, sa sportivité, son fair-play. C'est un modèle pour tous!", s'exclame, la gorge nouée, Claire-Louise, vêtue d'un T-shirt à l'effigie du numéro 2 mondial et tenant des deux mains une grosse cloche qu'elle secoue frénétiquement pour célébrer la victoire de son pays.
Plutôt sage au début de la rencontre, le public genevois a explosé après le gain du premier set par l'icône nationale. Plus besoin alors de la speakerine pour mettre l'ambiance, devenue aussi bouillante que la fondue servie au public et dont l'odeur inondait la salle.
Épuisé par tant d'émotions, Alain se couche sur son drapeau rouge à croix blanche qui lui faisait office de cape.
"C'est génial et tellement étrange ce changement de situation, un vrai ascenseur émotionnel: il y a encore 48 heures, c'était le cauchemar national en raison des douleurs au dos de Roger et là c'est le rêve", s'exclame-t-il, les yeux pétillants.
Comme un petit pied de nez à ces voisins qui n'auraient pas dû enterrer si rapidement le "Maître" Federer.