Happy Birthday : |
La démonstration du PSG face à Lyon (4-1) lors du Trophée des champions préfigure une nouvelle saison à sens unique, dominée par l'ogre parisien, toujours aussi implacable et sans rival en France malgré le nouveau cycle enclenché par l'arrivée d'Unai Emery et le départ de Zlatan Ibrahimovic .
Jean-Michel Aulas devra se faire une raison. Le président de l'OL avait dénoncé mercredi sur Twitter la puissance du club détenu depuis 2011 par le Qatar, y voyant notamment "un dumping financier" qui "tue la compétition". Une manière pour lui de déstabiliser le quadruple champion de France en titre, orphelin de son icône suédoise et plongé dans une certaine inconnue avec la nomination d'Emery, censé tourner la page Laurent Blanc .
Las, le boss de l'OL a assisté impuissant au naufrage des siens, samedi en Autriche, et peut ranger au placard son ambition de titiller le PSG, trois mois après avoir bouclé l'exercice 2015-2016 à la 2e place avec 31 points de retard sur le champion, un record.
Une sale soirée également pour la LFP. La perspective d'un suspense déjà éventé n'est pas une bonne publicité pour la L1, sa compétition-phare, et la faible affluence enregistrée à Klagenfurt (environ 10.000 spectateurs dans un stade de 32.000 places) n'est pas non plus l'idéal pour promouvoir le football professionnel français à l'étranger. La Ligue a déclaré dans un communiqué dimanche avoir été "abusée" par le promoteur de la rencontre et "étudie les suites à donner à ce dossier".
- Des cadres à incorporer -
Cette étape autrichienne a été beaucoup plus plaisante pour Emery, même s'il se voulait modeste après le festival de ses joueurs.
"Il reste encore beaucoup de travail tactique à faire et le championnat sera difficile. Le PSG est habitué à gagner mais le plus dur est de continuer à le faire. C'est important pour la confiance mais c'était encore une sorte de match de pré-saison", a expliqué l'ancien entraîneur du FC Séville avant de préciser que "tous les joueurs ne sont pas encore au top physiquement."
C'est bien ce qui fait peur à Lyon et aux autres formations de L1. La saison a à peine démarré mais la machine parisienne tourne déjà à plein régime. Et pour ne rien arranger pour les futurs adversaires du PSG, il reste des cadres, et non des moindres, à incorporer
Le capitaine et patron de la défense Thiago Silva (hanche droite) et l'attaquant Edinson Cavani (ischio-jambiers) sont blessés, la pépite italienne Marco Verratti n'a repris la compétition qu'en fin de partie samedi après avoir tant manqué aux siens ces derniers mois en raison d'une pubalgie tenace, les deux milieux Grzegorz Krychowiak et Adrien Rabiot étaient suspendus pour le Trophée des champions et le défenseur Marquinhos dispute les jeux Olympiques avec le Brésil.
- La Ligue de champions, seule baromètre -
Le recrutement a pourtant été beaucoup moins tapageur et onéreux que les années précédentes pour le 4e club le plus riche du monde, nanti d'un budget de près de 500 millions d'euros. Pas de star pour remplacer Ibra mais des joueurs solides appelés à grandir sous le maillot parisien (Krychowiak, Meunier) ou à se relancer (Ben Arfa).
Faute de pouvoir mettre la main sur une vedette mondiale, le PSG n'a pas vu très grand et a jeté son dévolu sur Jese, remplaçant au Real Madrid, pour soulager quelque peu Cavani. Le club a annoncé la tenue d'une conférence de presse lundi sans en préciser l'objet mais il devrait théoriquement s'agir de la présentation de l'attaquant espagnol.
Moins de paillettes donc, à l'image du méticuleux Emery, dont l'énorme implication lors des séances d'entraînement tranche singulièrement avec le dilettantisme souvent reproché à Laurent Blanc . Mais une force de frappe intacte pour écraser encore la L1.
Une nouvelle fois, il faudra probablement attendre février et le début des matches à élimination directe en Ligue des champions pour juger la saison du PSG. Après quatre échecs d'affilée en quarts de finale, ce sera le véritable baromètre pour évaluer la patte Emery, triple vainqueur de l'Europa League mais novice en C1. D'ici-là, les pensionnaires du Championnat de France risquent de souffrir le martyr.