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© AFP/FRANCK FIFE
Le président de la LFP Frédéric Thiriez et son homologue de la FFF Noël Le Graët, le 12 décembre 2015 à Paris
Point final dans le feuilleton sur une éventuelle réforme des montées et descentes, du moins cette saison: le Conseil d'Etat a maintenu mercredi le principe des trois relégations et accessions entre L1 et L2, donnant gain de cause à la Fédération (FFF) contre la Ligue (LFP).
"Les règles en vigueur jusqu'alors restent applicables pour la saison 2015/2016, à savoir trois relégations et trois accessions entre la Ligue 1 et la Ligue 2", a conclu dans son communiqué le Conseil d'Etat, saisi par la LFP et 18 clubs de L1.
"Cette décision donne raison tant sur le fond que sur la forme à la FFF, s'est félicité son président, Noël Le Graët, dans un communiqué. Elle reconnaît sa pleine et entière autorité lorsque l'intérêt du football français est engagé (...) Cette procédure inutile que je déplorais est enfin derrière nous".
- 'Intérêt supérieur du football' -
Tout avait démarré au printemps dernier, lorsque la LFP avait décidé de réduire de trois à deux le nombre de clubs passant entre Ligue 1 et Ligue 2, à l'issue de la saison 2016-2017. Noël Le Graët, avait fait part de son accord.
Mais, en suivant le principe selon lequel lorsqu'une idée est bonne, il faut l'appliquer le plus tôt possible, le conseil d'administration de la LFP avait décidé d'avancer l'application de cette réforme d'un an, dès l'été 2016.
A cette accélération avait répondu un coup d'arrêt: lors de l'assemblée générale de la Fédération à l'été 2015, les représentants du monde amateur refusaient d'avaliser la réforme pour le passage entre L2 et National, la troisième division. D'où l'opposition des clubs de L2 à n'avoir plus que deux clubs promus mais trois relégués.
Le 23 juillet, le Comité exécutif de la FFF décidait de retoquer la réforme de la Ligue au nom de "l'intérêt supérieur du football", comme les règlements l'y autorisent, car elle prenait effet dès la fin de la saison actuelle (2015-2016) et surtout parce qu'elle créait une distorsion entre les trois divisions.
"Le Conseil d'État a jugé que la FFF avait pu légalement considérer que ce double motif caractérisait une atteinte aux intérêts généraux de la discipline dont elle a la charge. Il en a déduit qu'en réformant la décision de la LFP, en ce qu?elle modifiait les règles applicables dès la fin de la saison 2015/2016, la FFF n'avait pas agi illégalement", écrit la juridiction administrative suprême dans son communiqué.
- Guéguerre Le Graët-Thiriez -
La décision de la FFF en juillet, faisant valoir son autorité sur la Ligue qui lui est subordonnée, avait porté sur la place publique un conflit jusqu'alors latent entre les deux principales instances du foot français, la Fédération et la Ligue, et leurs présidents, Noël Le Graët et Frédéric Thiriez. Depuis, les deux dirigeants ne cachent même plus leur dissenssion.
Cette crise avait été le catalyseur de la création du syndicat Première Ligue début septembre, rassemblant 19 clubs de L1 (tous sauf Guingamp) partis de l'UCPF, le syndicat historique des clubs pros, fondé en 1990 et qui n'a plus que 24 membres (un club de L1, 20 de L2 et 3 de National).
Un groupe de travail, institué pour tenter de dégager un consensus, a proposé en décembre l'instauration d'un système en "2+1" (deux montées, deux descentes et un barrage), mais la FFF et la LFP, d'accord sur le principe, ont divergé sur la date de son application. L'assemblée générale d'hiver de la FFF a du coup acté le statu quo (3/3) et voté pour la poursuite des discussions. En toile de fond se joue la question de la répartition des droits TV et commerciaux entre L1 et L2.
La décision du Conseil d'Etat intervient au lendemain d'un jugement de la Cour d'appel de Paris déjà défavorable à la LFP, puisqu'elle a été condamnée à verser la subvention prévue par les textes à l'UCPF, même si cette dernière a été supplantée par Première Ligue en tant que syndicat le plus représentatif dans les organes de la Ligue.