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L'affaire des transferts douteux de l'OM a rattrapé l'un des dirigeants actuel du club, Philippe Perez, mis en examen après deux anciens responsables, Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat, et soupçonné à son tour d'être impliqué dans une quinzaine d'opérations douteuses.
Directeur général du club marseillais, Perez, 55 ans, comptable de formation, a été mis en examen par un juge marseillais cette semaine pour "abus de biens sociaux", "faux et usage de faux" et "association de malfaiteurs", a précisé une source judiciaire à l'AFP.
Il a été placé sous contrôle judiciaire, un régime qui implique certaines obligations et interdictions que cette source n'était pas en mesure de préciser vendredi soir.
L'avocat de M. Perez, Philippe Plouvier, n'a pas souhaité vendredi soir s'exprimer. Egalement sollicité vendredi soir par l'AFP pour réagir à cette mise en examen, le club, en plein mercato d'hiver et qui se prépare à un choc avec Lyon dimanche, n'a pas donné suite.
Parmi les opérations dans le collimateur de la justice figurent celles concernant Lucho, Mbia, Diawara, Abriel, Niang, Azpilicueta, Rool, Morientes, Kaboré, Rémy, Gignac, Cheyrou, Ben Arfa ou Heinze.
La justice soupçonne dans ce dossier des opérations surévaluées, qui auraient pu donner lieu à des commissions indues versées à des agents ou des intermédiaires, au préjudice de l'actionnaire du club, pour un montant de 55 millions d'euros.
- Perquisitions au siège -
Jusqu'ici, d'anciens dirigeants du club marseillais avaient été mis en examen dans cette affaire, après leur passage dans le bureau du magistrat instructeur : l'ancien président du club Jean-Claude Dassier (2009 à 2011) et de l'ancien directeur général Antoine Veyrat (2008-2011), suite à leur convocation dans le bureau du juge.
Également entendu par le juge d'instruction, pendant toute une journée mi-décembre, l'actuel président de l'OM, Vincent Labrune, avait par contre été placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n'ayant été retenue contre lui.
Directeur général de l'OM depuis 2011, M. Perez est un proche de longue date de Vincent Labrune, qu'il a rencontré dans le milieu de la production télé, avant d'entrer dans le football au Red Star, auprès du président du club Patrice Hadad, en 2008.
A l'origine, l'information judiciaire a été ouverte en juillet 2011 pour "extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs". Les enquêteurs soupçonnaient à l'époque des extorsions au préjudice du club, sous la forme de versements indus de commissions au profit de membres du milieu à l'occasion de transferts importants.
Des perquisitions avaient eu lieu au siège de l'OM en janvier 2013, au cours desquelles des documents avaient été saisis, ainsi que dans les locaux marseillais de l'agent Jean-Luc Barresi.
En novembre 2014, puis en janvier 2015, des vagues de garde à vue avaient conduit dirigeants de l'OM, intermédiaires et agents de joueurs à s'expliquer devant les enquêteurs, notamment Philippe Perez. Les gardes à vue avaient alors été levées sans charge.
Mais le dossier avait ensuite été réorienté vers une affaire d'abus de biens sociaux, conduite par le juge spécialisé dans les affaires économiques et financières, Guillaume Cotelle.
Interrogé après sa mise en examen, Jean-Claude Dassier avait assuré avoir "toujours agi dans l'intérêt du club" et avait mis en avant la méconnaissance qu'avait le juge du milieu du football.
La justice s'intéresse en outre au système de gestion des abonnements du club, cédée depuis 1990 aux groupes de supporters eux-mêmes, et qui est source d'un important manque à gagner financier pour l'OM.
Après les incidents lors d'un match l'opposant à l'Olympique Lyonnais, le club marseillais avait d'ailleurs annoncé son intention de réformer ce mode de commercialisation de ses abonnements.