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Parti libre de Manchester United en 2012, Paul Pogba va y effectuer son retour par la grande porte, et devenir à 23 ans seulement le footballeur le plus cher de l'histoire, avec un transfert estimé par la presse à 120 millions d'euros.
"Enfin nous l'avons", s'est réjoui dimanche Jose Mourinho , le nouveau coach des Reds Devils. "Il rejoint une équipe victorieuse, qui a gagné ses deux derniers matches, l'un en Coupe d'Angleterre (la saison dernière) et l'autre aujourd'hui (dimanche)", a ajouté le technicien portugais au micro de BT Sports, à l'issue de la victoire contre Leicester (2-1) dans le Community Shield.
"C'est incroyable qu'un joueur aussi bon soit avec nous. Je pense que United est le club parfait pour l'amener au niveau où il veut être", a-t-il ajouté.
Près de trois heures avant cette déclaration du "Special One", MU et la Juventus Turin avaient d'ores et déjà mis fin au suspens entourant le feuilleton estival de ce transfert annoncé par la presse comme le plus cher de l'histoire. Les deux clubs avaient en effet indiqué que le joueur était autorisé à passer une visite médicale avec le club mancunien, dernier préalable à l'officialisation de son retour à MU qu'il avait quitté libre en 2012.
Un hashtag évocateur, #Pogback (un jeu de mots sur le retour de Pogba, ndlr), avait même été lancé par les Red Devils sur leur compte Twitter.
Désormais, seul un improbable rebondissement lors de la visite médicale pourrait encore empêcher la transaction estimée aux alentours de 120 millions d'euros selon la presse.
Paul Pogba a promis sur Twitter, quelques minutes après l'annonce des deux clubs, de s'exprimer "très bientôt". "Quand trop de gens parlent, personne ne comprend", a-t-il ajouté.
- Quatre fois champion d'Italie -
C'est presque un scénario hollywoodien, pour un joueur qui a fait le voeu de devenir "une légende". En 2012, Paul Pogba et sa technique déjà hors du commun, ses qualités athlétiques déjà bien au-dessus du lot, refuse de signer une prolongation avec le club mancunien et fuit l'Angleterre, direction l'Italie et la Juventus Turin, flairant l'aubaine.
Motif: le clan Pogba a mal pris que ManU rappelle un autre Paul, Scholes, de sa retraite plutôt que de donner sa chance au jeune Français. Avant l'Euro-2016, Yeo Moriba, la maman de "la Pioche", avait ainsi raconté à l'AFP: "Nous nous sommes réunis avec ses frères et nous avons décidé: il ne re-signe pas." Ce alors même que 'Sir Alex' en personne est venu plaider la cause du club mancunien auprès de la mère de famille !
Et revoilà Pogba, bonifié par quatre titres de champion d'Italie en quatre saisons sous le maillot de la 'Juve', les enseignements tactiques de deux maîtres à jouer italiens, Antonio Conte et Massimiliano Allegri, un titre de champion du monde des -20 ans en 2013, une place de finaliste au récent Euro-2016... Cette fois avec une stature de titulaire indéboulonnable.
Cette trajectoire n'est presque pas surprenante, tant l'international français (38 sélections, 6 buts) semble fait pour la Premiere League, avec son volume athlétique, sa qualité de dribbles et de percussion, sa frappe de balle et son jeu long.
Tant, aussi, le championnat anglais est devenu une superpuissance financière sur le marché mondial des transferts. En témoigne l'imbattable culbute financière réussie par la Juventus Turin, qui revend pour 120 millions d'euros, selon la presse britannique, un joueur arrivé libre quatre ans plus tôt: un montant "complètement fou", selon l'entraîneur d'Arsenal Arsène Wenger.
- 'Fantôme' -
C'est 20 millions d'euros plus cher que le précédent record en la matière, établi en 2013 par le Real Madrid lorsqu'il a recruté le Gallois Gareth Bale à Tottenham, moyennant 100 millions d'euros - même s'il avait dans un premier temps communiqué une indemnité de 91 millions d'euros. Depuis, les droits de retransmissions télévisées de la Premiere League ont explosé et permis aux clubs de première division anglaise presque toutes les folies.
Natif de Lagny-Sur-Marne, en Seine-et-Marne, Pogba devra porter cette étiquette de joueur le plus cher du monde qui a parfois pesé lourd autour du cou de Gareth Bale . Il a de toute façon l'habitude d'avoir la pression, en se fixant des objectifs très élevés, parmi lesquels remporter le Ballon d'Or et devenir champion du monde.
Sa finale face au Portugal lors de l'Euro-2016 a été très moyenne et lui a valu d'être surnommé le "fantôme" par le quotidien italien La Gazzetta dello Sport. Mais c'est aussi le lot de ceux qui affichent de telles ambitions de s'exposer aux critiques quand tout ne va plus aussi bien. Il aura sans doute l'occasion d'en discuter avec son 'Special One' d'entraîneur, Jose Mourinho , lui aussi de retour dans un championnat anglais qu'il avait quitté par une toute petite porte, la saison dernière à Chelsea.