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L'attaquant brésilien Neymar et son père devraient échapper à un procès pour corruption dans l'affaire de son transfert vers le FC Barcelone, un juge ayant décidé que les faits, répréhensibles d'un point de vue "éthique", ne l'étaient pas pénalement.
Le juge d'instruction de Madrid saisi de l'affaire a conclu que les comportements incriminés "ne peuvent faire l'objet de poursuites pénales", a précisé l'Audience nationale, juridiction chargée des affaires complexes, dans un communiqué.
Le parquet a cependant l'intention de faire appel, selon une source judiciaire.
Il estimait en effet que Neymar et son père, qui ont accumulé les déboires judiciaires en Espagne et au Brésil pour ce transfert, devaient être jugés pour "corruption entre particuliers".
Pour le parquet, le FC Barcelone, devait aussi être poursuivi pour corruption ainsi que pour escroquerie, comme le club de départ, le Santos FC, de même que des dirigeants des deux clubs: Sandro Rosell (ex-président du FC Barcelone) et Odilio Rodriguez (dirigeant du Santos FC).
Tout était parti d'une plainte, déposée par un fonds d'investissement brésilien, DIS, propriétaire de 40% des droits de Neymar.
Dans un premier temps, le Barça avait officiellement chiffré le transfert de Neymar, âgé désormais de 24 ans, à 57 millions d'euros. Mais selon la justice espagnole, il avait atteint 83 millions.
DIS s'estimait donc lésé par les conditions du transfert de la super star issue du club de Pelé, Santos FC. Selon ce fonds, Neymar et le FC Barcelone s'étaient organisés pour cacher le montant réel du transfert et ainsi lui reverser moins d'argent.
DIS avait aussi dénoncé un accord entre le Barça et Neymar, pour éviter à d'autres clubs de surenchérir, une atteinte à la "libre concurrence".
Car "Ney" et son agent et père, Neymar Da Silva Santos, avaient accepté dès la fin 2011 la somme de 40 millions d'euros du FC Barcelone "pour le recrutement futur du joueur", une somme versée en plusieurs fois jusqu'à son arrivée à Barcelone.
- Ethique -
Mais le juge a estimé qu'il n'avait pas à "interpréter le contrat signé entre DIS et Neymar", qui relèverait de la justice civile et non pénale et qu'il ne lui appartenait pas non plus de savoir "si les règles de la FIFA ont été respectées".
Le juge estime en plus que la libre concurrence n'a pas été remise en cause et que le marché était resté "très ouvert".
Le magistrat a cependant longuement détaillé les manquements de Neymar, de son père ou encore du Barça en termes de transparence, ce qui pourrait selon lui avoir des répercussions "éthiques et disciplinaires", peut être devant d'autres instances, notamment sportives.
L'ordonnance du juge est une bonne nouvelle pour le Barça.
Si cette décision était confirmée en appel, elle viendrait ainsi clore le chapitre judiciaire "Neymar", qui lui a valu aussi des poursuites pour fraude fiscale.
Mi-juin, le FC Barcelone a accepté une transaction pénale en vertu de laquelle il a versé une amende de 5,5 millions d'euros au fisc pour s'éviter un procès.
Il a en parallèle négocié avec Neymar pour éviter sa fuite vers Manchester ou Paris, très intéressés par les services du Brésilien.
Lassé des rumeurs sur son départ, le Barça a mis le paquet: dans son nouveau contrat, la clause libératoire grimpe jusqu'à 250 millions d'euros (278 millions de dollars).
L'affaire du transfert de Neymar, rendue publique en janvier 2014, avait poussé Sandro Rosell à la démission et son ex-bras droit, Josep Maria Bartomeu, lui avait succédé.
La nouvelle intervient deux jours après la condamnation du mentor de Neymar, l'attaquant argentin Lionel Messi à 21 mois d'emprisonnement, comme son père. Le joueur a annoncé qu'il ferait appel.