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Le pari semblait totalement "fou", à l'image de Pascal Dupraz, mais le technicien savoyard l'a gagné et permis à Toulouse d'accomplir une "remontada" inédite pour arracher son maintien en Ligue 1.
Avec dix points de retard sur le premier non-relégable après une défaite incroyable dans les arrêts de jeu face à Rennes (1-2) au Stadium lors de la 28e journée, la messe avait pourtant l'air d'être franchement dite et le navire toulousain naviguait droit vers la Ligue 2 après treize saisons consécutives passées dans l'élite.
Le TFC aura donc eu de l'intuition en faisant appel à un technicien déjanté pour remplacer Dominique Arribagé et tenter de sauver ce qui pouvait encore l'être.
Et l'ancien coach d'Evian a réussi son coup en faisant croire à un groupe qui n'avait remporté que quatre rencontres en 28 journées qu'il avait encore son destin entre ses pieds malgré toutes les évidences statistiques.
"Permettez-moi de tenter ce pari fou. Un jour, on ne dira plus que dans la situation du TFC, avec 22 points après la 28e journée, aucune équipe ne s'est maintenue. Car cela sera réalisé", a-t-il lancé à son arrivée, début mars.
- Une "remontada" épique -
A l'image de la "finale" remportée à Angers (3-2) samedi soir après avoir été mené deux fois, la "remontada" accomplie depuis deux mois et demi par le "Tef", relégable de la 11e à la 37e journée, aura été totalement folle.
Commencée à Marseille (1-1) sans le nouveau coach, victime d'un malaise la veille à l'entraînement, elle est passée en particulier par deux cartons face à Bordeaux et Bastia au Stadium (4-0 à chaque fois) et une réception épique de l'OL perdue avec les honneurs (2-3).
En dix matches, le TFC a repris 18 points sur 30 possibles (5 victoires, 3 nuls, 2 défaites) et inscrit 18 buts pour 8 encaissés, assurant une opération maintien de la dernière chance que Pascal Dupraz a su savamment orchestrer.
Arrivé à la tête d'une équipe en pleine déliquescence, le technicien, habitué des coups de gueule, a remis de l'ordre dans le vestiaire en définissant des règles strictes (portables et bonnets interdits, repas en commun) et redistribué les cartes en rappelant dans le groupe le taulier Etienne Didot ou en donnant le brassard de capitaine à Martin Braithwaite.
Distillant son discours de combat et sa "foi" du maintien à ses joueurs au fil des semaines, "Dieupraz", comme l'ont surnommé certains supporters, s'est aussi beaucoup appuyé sur le mythe du finish historique du 4x400 mètres féminin français lors des championnats d'Europe 2014.
Une belle histoire de remontée fantastique, afin de donner un mental d'acier - comme l'a prouvé Braithwaite, auteur du deuxième but à Angers après avoir totalement manqué un penalty en première période - à un groupe tétanisé par l'échec avant son arrivée.
"On ne doit rien à personne. Personne ne pensait qu'on allait se maintenir sauf nous", a exulté Dupraz samedi soir en rendant hommage aux "18 guerriers toulousains".
- Et maintenant ? -
Une fois passée l'émotion du miracle - marqué par les larmes du jeune Yann Bodiger, auteur sur un magnifique coup franc du but de la délivrance -, le TFC va devoir faire le bilan de deux saisons passées tout près de la relégation, résultat d'un manque criant d'ambitions depuis quelques années et d'un recrutement raté.
Avant d'entamer, avec Dupraz aux commandes, l'opération reconstruction sans son joueur vedette, Wissam Ben Yedder, qui quitte le club après un record de 63 buts sous les couleurs toulousaines.