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La France tombera-t-elle contre l'Italie, son meilleur ennemi du continent européen? C'est la question sur toutes les lèvres des amateurs de foot avant le tirage au sort de l'Euro-2016 ce samedi à 18h00, à six mois du tournoi en France (10 juin-10 juillet).
"La France dans le groupe de l'Italie ce soir?", fut d'ailleurs la question posée pour tester les boîtiers électroniques de vote de l'Assemblée générale d'hiver de la Fédération française de football, qui se tenait dans la matinée.
La réponse: 68% de non. La Nazionale fait toujours figure de gros morceau à éviter. En 2006, l'Italie avait battu la France dans une finale d'un Mondial marquée par l'exclusion de Zidane pour son coup de tête sur Materazzi. En 2008, une défaite 2 à 0 face aux Azzurri avait scellé l'élimination sans gloire de l'équipe de France au premier tour de l'Euro.
A l'issue de l'Assemblée générale, le président de la FFF, Noël Le Graët, à qui la question était posée, a répondu que "sportivement", il "n'aimerai(t) mieux pas" tomber contre les Italiens.
Un homme, trait d'union parfait entre les deux pays, aurait sans doute bien aimé participer au petit jeu des pronostics. C'est Michel Platini , capitaine de légende des Bleus, ex-triple Ballon d'Or devenu icône de la Juventus. Mais le Tribunal arbitral du sport (TAS) l'a débouté vendredi de sa demande de levée de la suspension provisoire infligée par la justice interne de la Fifa, dans l'affaire du fameux versement de 1,8 M EUR.
Le voilà donc privé de ses habits de patron de l'UEFA, lui qui aurait dû présider ce tirage au Palais des Congrès de Paris. L'absence du recordman de buts marqués dans un Euro, avec 9 réalisations lors du sacre des Bleus en 1984 en France, gâchera sans doute un peu la fête.
- Pas un mot sur la sex-tape -
Pour les Bleus d'aujourd'hui, placés dans le chapeau 1 en tant qu'hôtes du tournoi, il s'agira de se projeter de manière concrète vers la compétition après le tourbillon médiatique du scandale de la sex-tape.
Deux jours après la suspension de Benzema par la FFF, en attendant la levée éventuelle de son contrôle judiciaire, l'équipe de France va croiser les doigts pour éviter les adversaires les plus coriaces des autres pots: Italie, donc, mais aussi Russie, Suisse, Suède, République tchèque, Pologne ou Turquie.
Didier Deschamps , présent à l'AG d'hiver de la "3F" ce samedi matin, est intervenu à la tribune. Il n'a pas dit un mot sur Valbuena, victime dans ce chantage à la sex-tape, ni sur Benzema, mis en examen.
Le coach des Bleus est en revanche déjà dans la préparation de cet "événement majeur". "Nous allons choisir trois membres de la DTN (Direction technique nationale) et chacun se verra attribuer un de nos trois adversaires de groupe, et ils les suivront de près pour avoir le maximum d'informations pour entrer dans la compétition avant le match d'ouverture le 10 juin", a exposé Deschamps.
- La Russie sauf si... -
"En mars, nous jouerons en amical les Pays-Bas chez eux et un deuxième match contre la Russie, à moins qu'elle ne soit tirée dans notre groupe", a poursuivi le technicien. Il n'y a en revanche aucun risque d'annuler l'amical contre les Pays-Bas, puisque les Oranje ont réussi la triste prouesse de ne pas se qualifier pour le premier Euro à 24 pays de l'histoire.
Deschamps pense déjà aux casse-têtes classiques: "Nous rentrons les premiers dans la compétition, les grands championnats s'arrêtent le 14 mai et la finale de la Ligue des champions sera le 28 mai. J'espère qu'il n'y aura pas de trop de joueurs concernés par la finale de la C1 car, pour eux, la période de préparation n'existera pas."
Mais dans un pays encore marqué par les attaques terroristes qui ont fait 130 morts il y a un mois, Deschamps relativise le foot. Au moment de dresser son bilan de 2015, il ne s'est pas appesanti sur l'amical remporté 2 à 0 contre l'Allemagne, championne du monde en titre, passé au second plan - "c'est tout à fait logique" - le 13 novembre.