L'officialisation par le FC Séville du départ de son entraîneur Unai Emery, triple vainqueur de l'Europa League (2014, 2015, 2016), relance dimanche l'hypothèse d'une arrivée du technicien basque au Paris SG, en lieu et place de Laurent Blanc .

Arrivé en 2013, Emery, entraîneur prometteur de 44 ans, a remporté avec Séville les trois dernières éditions de la Ligue Europa, la "petite" Coupe d'Europe. Il a fait savoir à son club, par l'entremise de ses avocats, qu'il avait l'"intention de rompre unilatéralement son contrat avec le FC Séville", a annoncé ce dernier dans un communiqué dimanche. Le club andalou y précise que l'ancien sélectionneur du Chili Jorge Sampaoli devrait arriver lundi pour entamer des négociations.

Or, Unai Emery avait informé son club quelques jours plus tôt de l'existence d'une "offre mise sur la table par le PSG", selon des informations de la presse espagnole. Le technicien pourrait donc arriver en France dans les prochains jours, en remplacement d'un Laurent Blanc qui reste sur deux quadruplés nationaux (Ligue 1, Coupe de la Ligue, Coupe de France, Trophée des Champions) mais a failli en compétition européenne, le véritable objectif des propriétaires qataris du club parisien.

Proche de ses joueurs, perfectionniste dans la préparation des matches, Unai Emery est un adepte de préparations vidéos et n'aime rien tant que regarder lui-même des matches de football pour y trouver de nouvelles inspirations tactiques. Il n'est pas le plus célèbre des entraîneurs mais il ne vient pas de nulle part: partout où il est passé en Espagne, ses résultats ont été éloquents.

C'est au Lorca Deportiva, club de 3e division, qu'il débutera sa progression puisque celui qui en est alors entraineur-joueur parvient à faire monter le club en deuxième division en 2005. Après l'avoir maintenu à cet étage, il arrive sur le banc d'Almeria, en Andalousie, et lui fait également gravir un échelon jusqu'en Liga espagnole.

- Transcender les joueurs -

Sa propension à tirer le meilleur de ses joueurs tape dans l'oeil d'un grand d'Espagne, Valence, en difficulté sous la houlette de Ronald Koeman . Bingo: Emery termine trois fois 3e de la Liga en quatre saisons, ce alors même qu'il devra composer avec les départs de ses meilleurs éléments, David Silva ou David Villa .

Il sait aussi transcender ses joueurs: en finale de la dernière Europa League, à Bâle, le stade était quasi intégralement acquis à la cause de l'adversaire, Liverpool. L'équipe de Jürgen Klopp avait baladé les Sévillans pendant une mi-temps, menant 1-0 à la pause. Mais, au retour des vestiaires, les doubles tenants du titre s'étaient métamorphosés, soudain confiants et sûrs de leur force, et se sont finalement imposés 3-1.

Gros point noir néanmoins: n'avoir jamais réussi hors d'Espagne, son expérience au Spartak Moscou ayant tourné court - moins de six mois! -, et n'avoir jamais eu à gérer un vestiaire comme celui du PSG, rempli de stars sensibles de l'ego.

Ses prestations en Ligue des champions n'ont, par ailleurs, pas été marquantes. En remportant la C3 en 2015, Séville s'était qualifié pour la phase de groupe de la Ligue des Champions. Mais Emery et son équipe en ont été éjectés avant les matches à élimination directe et reversés dans cette Europa League qu'ils ont fini par gagner.

S'il devait s'engager avec le Paris SG, il aurait toutefois, contrairement à Blanc, toute latitude pour se forger l'effectif de son choix, sans les contraintes du fair-play financier qui pesaient jusque là sur les finances du club de la capitale. Un avantage mais aussi une raison supplémentaire de ne pas se louper. Nasser Al-Khelaïfi et les propriétaires du club parisien ont une vision très particulière de la notion de "saison ratée".