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2016 devait être une fête pour les Bleus, avec "leur" Euro à domicile et le soutien de tout un pays pour viser, pourquoi pas, la victoire finale. Au lieu de ça, ils abordent l'année en pleine tourmente à cause de l'affaire de la sex-tape, devenue l'affaire Benzema.
Mis en examen dans l'affaire de chantage présumé contre l'un de ses coéquipiers, Mathieu Valbuena , l'attaquant français N.1 n'est plus sélectionnable tant que sa situation judiciaire n'évolue pas et risque de manquer l'Euro (10 juin-10 juillet).
En pleine préparation, les Tricolores et leur sélectionneur Didier Deschamps sont privés de leur meilleur buteur pour une histoire sordide qui écorne une nouvelle fois leur image.
Cinq ans après la grève de l'entraînement au Mondial-2010 qui en avait fait la risée de la planète, les Bleus se croyaient pourtant guéris. D'autant que leur Mondial-2014 rafraîchissant leur avait permis de reconquérir l'opinion. Mais le poison des affaires a fini par les rattraper au pire moment. Ils sont à nouveau champions du monde du scandale, embourbés dans une affaire qui oppose deux de leurs stars et n'a pas d'équivalent au sein d'une sélection.
"En équipe d'Angleterre, on a eu notre lot de querelles internes. Mais là, la partie chantage de l'affaire est surréaliste", explique à l'AFP Pete Jenson, reporter pour The Independent et le Daily Mail.
- Pression populaire -
Après s'être longtemps abrités derrière la "présomption d'innocence", la Fédération française de football (FFF) et son président Noël Le Graët ont fini par se rendre à l'évidence : Benzema ne peut pas, en l'état, revenir en équipe de France, d'autant que le contrôle judiciaire imposé au joueur du Real Madrid l'empêche de rencontrer Valbuena.
Certes, la juge d'instruction Nathalie Boutard peut lever le contrôle judiciaire d'ici l'Euro si elle estime que les risques de pression ont disparu, notamment après une confrontation Valbuena-Benzema réclamée par les avocats de ce dernier. Mais il y a peu de chances qu'une décision - un renvoi ou un non-lieu - intervienne avant le début du tournoi.
Il semble donc hautement improbable que Benzema, poursuivi pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs", soit présent au CHAMPIONNAT D'EUROPE. La pression politique, populaire et médiatique serait de toute façon difficilement gérable.
Manuel Valls a déclaré le 1er décembre que si un sportif "n'est pas exemplaire, il n'a pas sa place en équipe de France." "S'il devait (y avoir) un ministre mis en examen, il ne serait plus membre du gouvernement. D'une certaine manière, c'est pareil", a ajouté le Premier ministre.
Deux jours plus tard, un sondage Elabe pour RMC/BFMTV révélait que 82% des Français ne souhaitaient pas que Benzema rejoue avec les Bleus.
- Giroud, Martial et les autres -
Quel crédit désormais accorder à l'équipe de France sans Benzema ? Le 13 novembre, elle a fait mieux que tenir le choc contre les champions du monde allemands (2-0) en match amical. Avec ce cinquième succès d'affilée, les Bleus ont définitivement tiré un trait sur une première partie de 2015 inquiétante sur le plan sportif avec trois défaites entre mars et juin (Brésil, Belgique, Albanie).
Les attentats sanglants de Paris et l'hommage magnifique rendu par Wembley aux victimes, le 17 novembre, ont ensuite rendu totalement anecdotique le revers concédé en Angleterre (2-0).
La France peut donc jouer sans Benzema, dont les statistiques n'ont jamais été flamboyantes en sélection (27 réalisations en 81 sélections). A Olivier Giroud , Antoine Griezmann , Anthony Martial, voire André-Pierre Gignac, de tenter de combler le vide.
Pour finir l'année sur un sourire, le sort a réservé samedi aux Bleus une entrée en matière clémente à l'Euro avec un match d'ouverture contre la Roumanie, le 10 juin au Stade de France, puis des oppositions a priori à leur portée contre l'Albanie (15 juin à Marseille) et la Suisse (19 juin à Lille).