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Le spécialiste de la "petite" Coupe d'Europe, Unai Emery, pour remplacer Laurent Blanc au Paris SG ? L'entraîneur espagnol a informé Séville qu'il avait reçu une "offre" intéressante du PSG, a affirmé mercredi la presse espagnole, alors que son président Nasser Al-Khelaïfi envisage "de gros changements" pour la saison prochaine.
"Le technicien a déjà communiqué à son club l'offre mise sur la table par le PSG et qu'il étudie", affirme l'édition en ligne du quotidien sportif AS, qui ajoute: "Dans les prochaines heures, le Basque pourrait donner son oui définitif à l'offre du club français".
Si ce choix se confirme, il démontrerait encore une fois l'ambition dévorante du PSG sur la scène européenne. Car fort de ses trois Europa League remportées, Emery, 44 ans, aura pour principal mission de faire briller le quadruple champion de France en titre en Ligue des champions, objectif suprême de ses dirigeants.
Il n'a certes pas le charisme de Jürgen Klopp, l'expérience de Carlo Ancelotti , le palmarès de Pep Guardiola. Mais le longiligne basque, tignasse sombre et regard ardent, a prouvé ses qualités au niveau européen avec Séville et ses trois C3 d'affilée (2016, 2015, 2014).
Laurent Blanc , qui n'a jamais été un premier choix aux yeux de ses dirigeants, pourrait se voir ainsi remercié sans grande considération, malgré deux quadruplés nationaux consécutifs et 11 titres en trois saisons. Le Cévenol avait pourtant été prolongé en février jusqu'en juin 2018, mais la piteuse élimination du PSG en quart de finale de Ligue des Champions, pour la 4e année consécutive à ce stade et cette fois face à un autre nouveau riche, Manchester City, risque de lui être fatale.
Son autorité dans le vestiaire a, à plusieurs reprises, été remise en cause, notamment lorsque David Luiz l'avait snobé en refusant d'être remplacé, ou quand Serge Aurier, qui l'avait publiquement traité de "fiotte", avait été réintégré et titularisé d'entrée lors du quart aller face à City.
Dans une interview au quotidien Le Parisien vendredi dernier, Nasser Al-Khelaïfi avait remis en cause, à demi-mot, la capacité de son entraîneur à galvaniser ses troupes lors des matches couperets. "Deux heures avant le match retour à Manchester (perdu 1-0 après un nul 2-2 à Paris, ndlr), je savais qu'on allait perdre", avait-il assuré. "Je ne sentais pas les joueurs (...). Ils n'étaient pas prêts au combat. On a perdu avant de jouer. A qui la faute ? Cela ne doit plus se reproduire."
- Difficile gestion des egos -
C'est une des qualités d'Emery: en finale de la dernière Europa League, à Bâle, le stade était quasi intégralement acquis à la cause de l'adversaire, Liverpool. L'équipe de Jürgen Klopp avait baladé les Sévillans pendant une mi-temps, menant 1-0 à la pause. Mais au retour des vestiaires, les doubles tenants du titre s'étaient métamorphosés, soudain confiants et sûrs de leur force, et se sont finalement imposés 3-1.
Proche de ses joueurs, perfectionniste dans la préparation des matches, l'ancien milieu de terrain est un adepte de préparations vidéos, et n'aime rien tant que regarder lui-même des matches de football pour y trouver de nouvelles inspirations techniques.
Comment les Parisiens recevront-ils ses longues séances de visionnages s'il venait à poser ses valises dans la capitale? Le gros point noir d'Emery est de n'avoir jamais réussi hors d'Espagne, son expérience au Spartak Moscou ayant tourné court - moins de six mois! -, et de n'avoir jamais eu à gérer, à Séville (2013/16), Valence (2008/12), Almeria (2006/08), Lorca Deportiva (2004/06), un vestiaire où il doit gérer des stars.
A Séville, ses meilleurs éléments s'appelaient Kevin Gameiro, délaissé par le PSG, ou plus tôt Ever Banega. "La gestion des egos, c'est le plus difficile", avait-il d'ailleurs confié dans une interview au quotidien El Pais, en mars 2011, alors qu'il se montrait déjà performant avec Valence.
Ses prestations en Ligue des champions ont, par ailleurs, été loin d'être marquantes. En remportant la C3 en 2015, Séville s'était qualifié pour la phase de groupe de la Ligue des Champions. Mais Emery et son équipe en ont été éjectés avant les matches à élimination directe, et reversés en Europa League.
Contrairement à Blanc, il aurait toutefois toute latitude pour se forger l'effectif de son choix, sans les contraintes du fair-play financier qui pesaient jusque là sur les finances du club de la capitale. Un avantage, mais aussi une raison supplémentaire de ne pas se louper. Nasser Al-Khelaïfi et les propriétaires du club parisien ont une vision très particulière de la notion de "saison ratée".