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Puni en équipe réserve avant un transfert en fin de saison ? Licencié ? Serge Aurier a rendez-vous lundi avec les dirigeants du Paris SG, qui décideront d'une sanction après son incroyable dérapage sur les réseaux sociaux le week-end dernier.
Cet entretien est obligatoire avant une sanction car "les footballeurs comme tous les autres sont soumis au code du travail, il s'agit de salariés et il n'y a pas de dérogation au régime légal", expose à l'AFP Sylvain Niel, avocat spécialisé dans le droit du travail.
"Si la sanction choisie est un licenciement, la convocation à un entretien préalable doit être envoyée au moins cinq jours ouvrables avant l'entretien et il peut se faire assister de n'importe quel autre salarié de son club", poursuit M. Niel. "S'ensuit le licenciement, qui ne peut pas intervenir moins de deux jours après l'entretien préalable et pas plus d'un mois après", détaille encore l'avocat.
Un limogeage paraît peu probable. Ce serait se priver de 20 à 25 millions d'euros, presque le double de la valeur du défenseur (environ 14 M EUR) à son arrivée en provenance de Toulouse à l'été 2014. Entre-temps, Aurier est devenu champion d'Afrique des nations avec la Côte d'Ivoire et un des tout meilleurs arrières droits d'Europe.
Le joueur formé à Lens sera-t-il alors relégué en équipe réserve jusqu'à la fin de la saison ? Avant un éventuel transfert l'été prochain comme l'avançait L'Equipe vendredi ?
- 'Eviteur de conneries' -
Après avoir présenté ses excuses, le joueur va se retrouver lundi confronté au club qui l'a mis à pied à titre conservatoire après cette fumeuse soirée filmée sur l'application Periscope. Aux côtés d'un ami fumant la chicha, il avait traité son entraîneur Laurent Blanc de "fiotte" et la star parisienne Angel Di Maria de "guignol", entre autres.
Le club avait été révulsé par cette sortie sans filtre jurant avec l'image de professionnalisme et d'élégance qu'ont cherché à imposer les investisseurs qataris à leur arrivée aux commandes du PSG en 2011.
Pendant que ses partenaires surmontaient la polémique monstre et remportaient un match crucial contre Chelsea en Ligue des champions (2-1), l'Ivoirien de 23 ans se réfugiait en Suisse, du côté de Genève, où réside son agent Stéphane Courbis, comme l'a révélé Le Parisien. Il a posté en fin de semaine la photo d'une lionne qui rugit sur son compte Instagram, suggérant l'idée de force.
Elément savoureux de l'histoire, Aurier avait un chaperon pour le cadrer (car il avait déjà insulté la saison dernière un arbitre sur les réseaux sociaux, ce qui lui avait valu trois matches de suspension de l'UEFA) mais celui-ci, selon Libération, était en vacances le week-end dernier...
Ce qui a d'ailleurs amené Rolland Courbis , entraîneur de Rennes et père de l'agent d'Aurier, à commenter: "Comme certains joueurs sont incapables de faire attention, on a inventé un nouveau métier, éviteur de conneries !"
Ce trait d'humour rejoint le climat de détente observé au fil des jours. Le ton de Laurent Blanc a évolué au cours de la semaine écoulée: ulcéré lundi par cette séquence "pitoyable" et s'estimant manifestement trahi, le coach est apparu plus mesuré vendredi, lâchant que "le temps fait toujours son effet".
- Matuidi: 'On a besoin de lui' -
La Fédération ivoirienne et l'icône Didier Drogba ont appelé à l'indulgence. Mais le soutien le plus important est venu de Blaise Matuidi . "Serge, c'est mon ami, c'est l'ami de tout le monde dans le vestiaire", a confié son coéquipier parisien. "On sait qu'il a fait une erreur mais l'erreur est humaine", a ajouté le milieu à l'issue de la victoire contre Reims samedi (4-1).
"Il aura une discussion avec le coach, on espère que ce sera positif", a-t-il assuré. "On a besoin de lui, que ce soit sur le terrain mais aussi en dehors, parce que c'est quelqu'un qui est apprécié de tout le monde."
Est-ce significatif d'un vent qui tourne en vue d'une réhabilitation, ou simplement l'expression du soutien d'un ami ?
Toute la question est de savoir si le patron du club, Nasser Al-Khelaïfi, a digéré cet épisode.
- Pour Dechamps, "il faut cadrer" -
"Il faut cadrer" l'usage des réseaux sociaux par les joueurs sans le leur interdire, a estimé le sélectionneur de l'équipe de France Didier Deschamps . "Ca fait partie de la vie d'aujourd'hui, il faut cadrer, c'est tout, a dit le sélectionneur sur Canal+ à propos de cet usage par les joueurs. Je ne me sens pas de prendre une position radicale et d'interdire. De quel droit j'interdirais ? Ca fait partie de la liberté de chacun".
La division Afrique de la FIFPro, syndicat international des joueurs, a souhaité lundi que "l'avenir de Serge Aurier ne soit pas compromis".
Il faudrait, "tout en préservant l'image du club, tout en marquant l'autorité de ses dirigeants et de son entraîneur (...) que l'avenir de Serge Aurier, le joueur et l'homme, ne soit pas compromis, juste parce qu'il a oublié, deux ou trois minutes durant, qu'il avait des devoirs envers son employeur, envers son coach, envers l'ensemble de ses coéquipiers', explique le syndicat dans un communiqué.