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C'est le blues avant les Blues: le Paris SG reçoit Chelsea mardi soir en huitième de finale aller de Ligue des champions (20h45), après des semaines à ne penser qu'à son grand rendez-vous européen, finalement pollué par l'affaire Aurier.
"Je l'ai très mal pris, je trouve ça pitoyable": Laurent Blanc n'a autorisé qu'une seule question sur le sujet en conférence de presse, mais sa réponse a été cinglante.
Serge Aurier a, notamment, traité de "fiotte" son entraîneur sur les réseaux sociaux samedi soir. Mais les excuses du joueur - par ailleurs mis à pied jusqu'à nouvel ordre par le PSG dès dimanche - ne suffisent pas.
"J'ai côtoyé cette nouvelle génération, il y a beaucoup de personnes dans cette génération qui passent leur temps à s'excuser", a commenté Blanc. "Je pense qu'au lieu de s'excuser il faut réfléchir à ce qu'on fait, comme ça, ça te permet de ne pas t'excuser tout le temps."
Le PSG est donc dans une tourmente qui tombe au plus mal. Des mois que les Parisiens ne pensaient qu'à ça, ce match contre Chelsea. Depuis le tirage au sort du 14 décembre, pour être précis, entièrement tendus vers leur marche dans la compétition reine, qui est aussi leur objectif numéro 1, avec le dernier carré dans le viseur.
D'autant plus que cette belle, après les confrontations en 2014 (1-3, 2-0 pour Chelsea en quarts) et 2015 (1-1, 2-2 a.p. pour Paris en huitièmes), semblait dessiner le PSG comme favori, équipe invincible en France quand Chelsea limogeait José Mourinho et végétait en seconde partie de tableau en Angleterre.
Mais aujourd'hui, on ne parle plus que de cette affaire Aurier, qui a aussi dénigré samedi soir certains de ses coéquipiers, dont les stars Zlatan Ibrahimovic et Angel Di Maria. C'est donc la cohésion du groupe qui est mise à l'épreuve.
- Quel remplaçant ? -
Pour Blanc, il y a aussi plus prosaïquement un arrière droit titulaire à remplacer. L'entraîneur devra trancher entre Gregory Van der Wiel et Marquinhos, comme il l'a dit lundi. Le Néerlandais est un latéral de métier, dont le coach a spontanément loué la combativité samedi après une indisponibilité due à une appendicite, et qui offre aussi un profil offensif et une qualité de centre qui pourrait peser en cas de large possession.
Le Brésilien en revanche est un arrière central de formation peu prédisposé aux débordements, mais il offre d'un autre côté sans doute plus de garanties purement défensives, surtout face à un client comme Eden Hazard , décevant cette saison mais toujours potentiellement dangereux.
Dire qu'avant cette polémique tout allait si bien. Depuis la mi-décembre et leur deuxième place de groupe derrière le Real Madrid, les Parisiens se sont minutieusement préparés, aussi sérieux dans les résultats (13 victoires et un nul, un 0-0 contre Lille samedi) que méticuleux dans la distribution du temps de jeu au fil d'une rotation presque scientifiquement dosée.
Il y avait certes déjà des grains de sable dans cet ordonnancement soigneux, comme le malaise suscité par Edinson Cavani , en manque total de confiance et de réussite et supplanté par Lucas dans la hiérarchie en attaque, ou les pépins physiques qui empêchent un membre du onze-type, Marco Verratti , d'être titularisé.
- Chelsea dans le flou -
C'est du moins ce qu'a lancé Blanc samedi soir, estimant qu'il y avait "trop de risques" de faire débuter en C1 un joueur revenant à peine de blessure. Adrien Rabiot devrait logiquement le remplacer comme relayeur droit, lui qui, au culot, s'est déjà illustré lors des précédentes indisponibilités de l'Italien.
Mais Blanc pourrait aussi... titulariser Verratti, option qu'il a réintroduite lundi: "Il n'a certainement pas 90 minutes dans les jambes, c'est normal, a dit l'entraîneur. Je veux faire participer Marco à ce match-là, après j'ai un choix entre: est-ce qu'il débute, est-ce qu'il finit?"
Mais si Paris est en plein malaise, cela ne va guère mieux à Chelsea, pour d'autres raisons: le capitaine John Terry a déclaré forfait sur blessure, quelques jours après celle de l'autre stoppeur titulaire, Kurt Zouma .
"Bien sûr, c'est un peu handicapant de ne pas avoir son leader, mais je ne suis le genre d'entraîneur qui va pleurnicher, pleurnicher, pleurnicher", a éludé Guus Hiddink , qui devrait former un duo Gary Cahill-Branislav Ivanovic dans l'axe, encadrés de Cesar Azpilicueta et Baba Rahman.
Depuis l'arrivée de l'entraîneur néerlandais à Londres, les Blues ne perdent plus, sans beaucoup gagner non plus (six victoires, six nuls), mais ils restent sur un carton samedi contre Newcastle (5-1).
Le PSG reste aussi sur un carton, mais hors-terrain et médiatique. Mardi, le foot reprendra ses droits.