Happy Birthday : |
Une affaire? Quelle affaire? Les joueurs de l'équipe de France, interrogés mercredi en conférence de presse, ont esquivé les questions relatives aux propos polémiques de Karim Benzema , seul le jeune Kingsley Coman ayant brisé la langue de bois générale avec un retentissant: "c'est du n'importe quoi".
On attendait leurs réactions après les déclarations incendiaires de l'attaquant du Real Madrid, qui a accusé le sélectionneur Didier Deschamps d'avoir "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le retenant pas pour l'Euro-2016. Mais les Bleus se sont employés à renvoyer l'image d'un groupe serein, absolument pas perturbé par la sortie de Benzema et entièrement tourné vers la préparation du CHAMPIONNAT D'EUROPE (10 juin-10 juillet).
"Je suis ici en Autriche, je n'ai pas eu vent de tout ça et même si ça avait été le cas, je ne suis pas là pour parler de ça, a ainsi expliqué le milieu Blaise Matuidi . Je suis là pour parler de l'Euro. On est bien ici, on respire l'air de la montagne, c'est fabuleux. Il n'y a rien de mieux pour se préparer."
Relancé sur cet épineux sujet, le joueur du Paris SG a ostensiblement botté en touche: "Je ne connais pas le contenu de ce qu'a dit Karim, on est un peu coupé du monde, on en a besoin. Karim a fait une excellente saison, il a gagné la Ligue des champions. Bravo à lui, mais moi je suis avec l'équipe de France et j'espère qu'on réussira un bel Euro."
Même tonalité dans la bouche d' Antoine Griezmann . Le finaliste malheureux de la Ligue des champions avec l'Atletico Madrid, qui n'a rejoint ses coéquipiers que mardi, s'est montré beaucoup plus bavard à propos de son nouveau statut de leader technique des Bleus et sa magnifique saison que sur le cas Benzema.
- La spontanéité de Coman -
"Je suis focalisé sur l'Euro. Si on commence à regarder à droite à gauche, on ne va pas s'en sortir", a-t-il expliqué.
Un discours dans la lignée de celui tenu à la mi-journée par le président de la Fédération française de football lors d'un point-presse improvisé devant l'hôtel des Bleus à Neustift. Alors qu'en France, la classe politique se déchaînait sur Benzema, Noël Le Graët a quasiment dédouané le Madrilène.
" Karim Benzema , je l'aime bien, je n'ai pas changé d'idée, il s'est laissé un peu aller, je préfèrerais qu'il soit plus aimable avec ses copains, mais je ne lui en tiens pas rigueur", a affirmé le patron de la FFF... avant de révéler le montant des primes des joueurs en cas de victoire finale à l'Euro (300.000 euros). Une communication étrange au moment où les Bleus naviguent en plein chaos.
Il a fallu l'arrivée en conférence de presse du jeune Coman, qui aura 20 ans le 13 juin, pour avoir des réponses plus saillantes et beaucoup plus spontanées.
"Dans l'équipe, il y a beaucoup de gens de couleur ou d'origines différentes. Le racisme, je ne vois pas où il est. C'est du n'importe quoi", a lancé l'attaquant du Bayern Munich.
De toutes façons, l'ancien Parisien n'a "peur de rien dans le football, sauf des araignées", comme il l'a reconnu avec toute sa fraîcheur.
C'est dans ce climat étrange qu'a débarqué en début d'après-midi Morgan Schneiderlin pour remplacer Lassana Diarra . Quelques heures plus tard, il était déjà à pied d'oeuvre sur le terrain d'entraînement de la station tyrolienne pour la seule séance de ce stage en Autriche ouverte au public et aux médias. Comme si de rien n'était.