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"Insupportable" pour François Fillon, "accusations indignes" pour Florian Philippot, "carton jaune" pour Jean-Marie Le Guen: la classe politique a condamné mercredi les propos de Karim Benzema , selon qui Didier Deschamps a "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en ne le sélectionnant pas pour l'Euro-2016.
Lors du compte-rendu du Conseil des ministre, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a évoqué "une polémique qui n'a pas lieu d'être". "Ce que je sais, c'est que Didier Deschamps a fait des choix en fonction de sa stratégie. On ne peut pas lui faire le reproche", a-t-il estimé.
A la sortie du Conseil des ministres, son homologue des Sports Patrick Kanner avait jugé "pas acceptables" les propos de Karim Benzema .
"Je trouve ça insupportable. D'abord parce que le sélectionneur est souverain dans ses choix. Ensuite parce que le fait de ramener en permanence les problèmes du pays à des questions de race, de religion, d'ethnies et de communautés n'est pas un signe de bonne santé", a déclaré sur RTL l'ancien Premier ministre François Fillon (LR), candidat à la primaire de la droite.
"C'est inacceptable, parce que la question de la discrimination, la question du racisme sont des sujets sérieux qui n'ont pas à être instrumentalisés dans un conflit personnel", a jugé sur France Info Nathalie Kosciusko-Morizet (LR), également candidate à la primaire. "Et puis c?est pire que ça, parce que c?est l'image de la France, c'est l'image de l'équipe de France qui sont en cause. L'équipe de France, il n'y a qu?à la regarder, le sélectionneur, la Fédération ne sont pas susceptibles d?être accusés de racisme."
Sur Radio Classique et Paris Première, Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, a appelé à "un peu de respect", à jouer "fair-play".
"Ne rentrons pas dans une dramaturgie. Je pense que Benzema, chacun le comprend bien, parle aux Espagnols pour expliquer ne pas avoir été retenu dans les conditions que l'on sait", a-t-il dit. "C'est un peu une utilisation. Je trouve ça dommage."
"C'est quand même incroyable. On peut ne pas être d'accord avec M. Deschamps. Mais est-on obligé... Carton jaune, quoi", a commenté M. Le Guen à propos des accusations de Benzema, mais aussi celles de l'ex-international Eric Cantona et de l'humoriste Jamel Debbouze.
- 'Sale climat' -
Au Front national, le numéro deux Florian Philippot a déclaré sur Twitter: ": le peuple français n'a pas à supporter vos accusations indignes parce que vous fuyez vos responsabilités".
La députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, a tweeté à deux reprises sur l'affaire: "Né et formé dans notre pays, est devenu multi-millionnaire grâce à une France sur laquelle il crache aujourd'hui. Indigne", a-t-elle écrit tout d'abord. Et le deuxième tweet, "#Benzema : "L'Algérie c'est mon pays la France c'est juste pour le coté sportif". Qu'il aille jouer dans "son pays" s'il n'est pas content!", ajoute la députée FN faisant allusion à des propos prêtés en 2013 au footballeur.
De son côté, Nathalie Iannetta, conseillère sports de François Hollande, a rappelé "à toutes fins utiles" sur Twitter "que la seule couleur de l'équipe de France, c'est le bleu".
Le député PS "frondeur" Benoît Hamon a en revanche estimé sur Europe 1 que "Benzema a raison de dire que nous sommes dans un pays ou le racisme augmente".
"Donc, un, Deschamps n'est pas raciste, je ne pense pas que (le président de la FFF Noël) Le Graët le soit non plus, je suis même certain du contraire, je le connais bien, mais il y a un sale climat dans ce pays sur ces questions-là. Il dit qu'il y a un climat qui amène beaucoup de Français hélas à se choisir un bouc émissaire. Les boucs émissaires ont toujours, toujours la même tête."