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L'attaquant star du FC Barcelone Lionel Messi est attendu jeudi au tribunal de Barcelone pour s'expliquer sur l'affaire de fraude fiscale qui empoisonne sa brillante carrière depuis trois ans, à quelques jours seulement du premier match de sa sélection argentine à la Copa America .
Lionel Messi , 28 ans, est poursuivi pour avoir évité le paiement d'un peu plus de 4 millions d'euros au fisc. Absent des deux premiers jours du procès en raison d'une blessure au dos, il sera entendu jeudi, tout comme son père Jorge Horacio Messi, moins d'une semaine avant le match contre le Chili prévu le 6 juin à Santa Clara, en Californie (Etats-Unis).
Les faits ne sont pas contestés. A partir de 2005, alors que le quintuple Ballon d'Or était encore adolescent, sa famille a fondé une première société offshore au Belize, petit Etat d'Amérique centrale considéré à l'époque comme un paradis fiscal.
La structure était destinée à encaisser les bénéfices tirés de l'utilisation de l'image de l'Argentin. Puis en 2007, cette société est remplacée par une autre compagnie fondée en Uruguay cette fois.
Objectif: "Maximiser la valeur", des gains du footballeur, a expliqué mercredi devant le tribunal un avocat, Angel Juarez, chargé de mettre en place celle-ci. Ce fiscaliste avait choisi l'Uruguay car les rendements des droits à l'image "n'y étaient pas fiscalisés".
Car le jeune prodige, qui avait traversé l'Atlantique à 13 ans pour rejoindre le Barça, avait déjà un avenir.
Le 1er Mai 2005 il était même devenu le plus jeune joueur de l'histoire du club à inscrire un but en Liga, face à Albacete. Il avait 17 ans, 10 mois et 7 jours.
Le montage imaginé par les fiscalistes aurait permis au footballeur d'éviter de verser 4,16 millions d'euros d'impôts au fisc espagnol, correspondant à ses gains avec des compagnies comme Danone, Adidas ou Pepsi-Cola entre 2007 et 2009.
- 21 contrôles fiscaux -
Une évasion fiscale présumée qui a valu à Messi -- désormais l'un des quatre sportifs les plus riches du monde selon Forbes -- 21 contrôles fiscaux à partir de 2013.
Sans contester les faits, ses avocats ont tenté depuis le début du procès mardi de démontrer qu'il ne gérait pas ses affaires, déléguant tout à son père, comme il l'affirme depuis le début.
Sa défense a aussi assuré que son géniteur, installé dans leur ville natale de Rosario en Argentine était lui-même peu au fait des affaires et n'imaginait pas être dans l'illégalité.
Mercredi, le fiscaliste Angel Juarez et son frère, des anciens conseillers en matière fiscale de la star appelés à la barre par le parquet, ont aussi assuré que Lionel Messi n'était pas tenu au courant.
"J'ignore si mes courriers ont été versés au dossier mais vous verrez que je n'y mentionne jamais Lionel Messi ", a déclaré Me Iñigo de Loyola Juarez.
Il "ne prenait aucune décision", a déclaré Angel Juarez.
Angel Juarez a expliqué qu'il avait créé une autre structure composée de deux sociétés de droit uruguayen, Jenbril, appartenant à 100% à l'Argentin, et Frosyl, qui percevait les commissions de son père en tant qu'agent.
Les conseils n'ont cependant pas été en mesure d'expliquer quel rôle exactement avaient joué deux autres sociétés évoquées dans le dossier, l'une britannique et l'autre suisse.
Selon le parquet, il s'agissait uniquement de sociétés écrans visant à masquer la fraude.
Ils n'ont pas non plus dit pourquoi Lionel Messi n'avait pas déclaré au fisc qu'il possédait 100% d'une société en Uruguay.
Il devra peut-être s'expliquer sur ce point jeudi.
Messi est poursuivi sur plainte du fisc mais le parquet estime qu'il n'a effectivement pas été mis au courant des détails de gestion de sa fortune, contrairement à son père, au rôle "décisif".
Le joueur et son père ont déjà versé la somme qu'ils devaient au fisc plus les intérêts de retard, soit quelque 5 millions d'euros. Ils risquent une peine de prison de 22 mois et une amende équivalente au montant de la fraude.
Cependant, s'ils étaient condamnés, ils ne devraient pas être incarcérés car en Espagne, les peines inférieures à deux ans ne sont en général pas exécutées en l'absence d'antécédents judiciaires.