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Les Diables Rouges étaient au Portugal mais leur coeur était en Belgique ce mardi soir. Une semaine après les attentats de Bruxelles, la sélection belge jouait à Leiria (centre) un match amical contre la Seleçao, hommage vibrant aux victimes de cette tragédie.
Une clameur s'est élevée lorsque les deux sélections sont entrées, mélangées, pour les hymnes des deux pays, le public brandissant des drapeaux belges. Puis un frisson a parcouru le stade lorsque, ensemble, joueurs et supporteurs ont fait une minute de silence.
Pendant l'échauffement, les Diables Rouges avaient revêtu un maillot spécial, où l'on pouvait lire en anglais: "En mémoire de toutes les victimes de Bruxelles 22.03.2016".
Le journal "A Bola", l'un des principaux quotidiens sportifs du pays, avait donné le ton mardi matin, sa "une" habillée du drapeau du Royaume proclamant "aujourd'hui, nous sommes tous Belges". A l'intérieur, le quotidien publiait une partie des paroles de l'hymne belge, la Brabançonne.
Et la Ville de Leiria, vibrant à l'unisson de Bruxelles, a illuminé à la nuit tombée le château qui surplombe le stade aux couleurs de la Belgique.
- 'Le foot n'a pas peur' -
A plus de 1.600 kilomètres des lieux du drame, qui a fait au moins 32 morts et 340 blessés, ce "match à risque élevé" a été placé sous haute surveillance. Des troupes d'élite étaient présentes aux abords du stade.
D'autant que les deux plus hautes figures portugaises, le président Marcelo Rebelo de Sousa et le Premier ministre Antonio Costa, étaient présentes.
Le match était à l'origine prévu dans la capitale belge. Mais la Ville de Bruxelles avait annoncé au lendemain des attaques qu'elle ne pourrait pas détacher suffisamment de policiers.
"Quand le match a été annulé, le Portugal a fait la proposition de le déplacer et nous le remercions. Nous voulions jouer et eux aussi", a raconté lundi le sélectionneur belge Marc Wilmots.
"Le football n'a pas peur", a assuré un peu plus tard son homologue portugais Fernando Santos, ajoutant que "c'est très important que ce match ait lieu, et l'organiser au Portugal est une très bonne solution".
Les Diables Rouges avaient pris leurs quartiers à Leiria dimanche soir après un hommage aux victimes à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem où a eu lieu l'un des attentats.
Le jour des événements, ils logeaient à quelques centaines de mètres de là et ont été choqués. Mais ils n'ont pas oublié qu'ils sont au Portugal pour jouer au football.
- 'Tout faire pour gagner' -
"On va tout faire pour faire un bon match et essayer de gagner, pour faire plaisir à toute la Belgique", a prévenu le milieu Axel Witsel, qui a enfilé le brassard de capitaine en l'absence du défenseur Vincent Kompany . "La motivation est là malgré ce qui s'est passé."
"On jouera la gagne, comme d'habitude", a complété le sélectionneur. "Le pays a connu un choc émotionnel" mais "on doit continuer à regarder de l'avant, la vie doit continuer, mais pas dans la peur".
La Belgique est première au classement Fifa. Mais sa dernière victoire contre le Portugal remonte à 1989 et plusieurs de ses cadres manquent à l'appel: outre Vincent Kompany , les milieux de terrain Eden Hazard et Kevin de Bruyne ou encore l'attaquant Christian Benteke seront absents.
Côté portugais, le sélectionneur Fernando Santos veut rattraper le dérapage de vendredi: une défaite surprise contre la modeste Bulgarie, marquée par un pénalty raté de Ronaldo. Pour défendre son attaquant vedette, le coach avait dit croire, après le match, qu'il réservait ses buts pour l'Euro à venir.
Les Portugais, qui espèrent aller au bout de l'Euro pour oublier l'élimination humiliante dès le premier tour du Mondial-2014, comptent être mardi à la hauteur de leurs ambitions.