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Dans un contexte sécuritaire tendu et chargé en émotions après les attentats de Bruxelles, l'équipe de France entre dans la dernière ligne droite de sa préparation à l'Euro-2016 en se déplaçant vendredi (20h45) aux Pays-Bas, à moins de trois mois de l'épreuve.
Les dramatiques événements de Bruxelles, à 215 km d'Amsterdam, qui ont fait 31 morts et plus de 300 blessés mardi, ont ravivé des souvenirs, ceux des attaques de Paris, le 13 novembre 2015. Mais les joueurs français, choqués et solidaires avec le peuple belge, n'ont pas affiché de réticence ou d'inquiétude à l'idée de se rendre aux Pays-Bas. Le match a été maintenu dès mardi soir à la suite d'une réunion des responsables de la Fédération néerlandaise avec les services de sécurité et le gouvernement.
L'actualité tragique semble poursuivre les Bleus puisque leur dernière sortie remonte au 17 novembre en Angleterre (0-2), quatre jours après les attentats perpétrés à Paris et aux abords du Stade de France pendant France-Allemagne (2-0). Dans un Wembley paré de bleu-blanc-rouge en hommage aux 130 victimes, l'enjeu sportif était bien dérisoire ce soir-là et les Tricolores avaient légitimement la tête ailleurs.
Il faudra de nouveau faire fi de l'environnement aux Pays-Bas car sportivement, l'enjeu n'est pas mince. Le compte-à-rebours est enclenché pour l'équipe de France qui n'a plus que quatre sorties au programme, dont un autre match amical mardi contre la Russie au Stade de France, avant d'entamer "son" CHAMPIONNAT D'EUROPE, le 10 juin face à la Roumanie à Saint-Denis.
Le temps presse donc pour peaufiner les derniers réglages et maintenir la belle dynamique de la première partie de saison, histoire d'aborder le jour J avec un maximum de certitudes.
Sur les sept derniers mois, les Bleus ont été battus une seule fois (à Wembley) contre cinq succès, dont deux contre des adversaires de prestige (Portugal, Allemagne). Les troupes de Didier Deschamps ont fait le plein de confiance et n'ont même pas paru perturbées par l'affaire de la sex-tape et les absences de Karim Benzema et de Mathieu Valbuena . Il faut confirmer cet élan.
- Petite porte -
Troisièmes du Mondial-2014 mais non qualifiés pour l'Euro, les Pays-Bas, privés d' Arjen Robben (cuisse) et de Robin Van Persie , sont en pleine reconstruction alors que Deschamps essaye de compléter son puzzle avant de dévoiler la liste de 23 joueurs pour le tournoi continental, le 12 mai.
Pour les candidats à une place dans le groupe ou dans le onze de départ, ce stage est ainsi l'occasion ou jamais de briller et de marquer des points.
"Il y a plus de joueurs sur lesquels j'ai des certitudes, a affirmé Deschamps lundi. Il y a une bonne vingtaine de joueurs qui, s'il n'y a pas de souci, sera là (à l'Euro, ndlr)."
En convoquant un petit nouveau (Ngolo Kanté) et en faisant revenir Dimitri Payet et Jérémy Mathieu, il a toutefois entrouvert une petite porte.
A cette lutte pour les derniers strapontins pour l'Euro, il faut bien évidemment ajouter l'avenir international nébuleux de Benzema et Valbuena.
- Griezmann doit s'affirmer -
Mis en examen pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs", l'attaquant N.1 de l'équipe de France a vu son contrôle judiciaire levé mais il est toujours "non sélectionnable", en attendant la décision du président de la Fédération française de football Noël Le Graët, prévue le 15 avril.
Valbuena, la victime de l'affaire, vit de son côté une première saison très compliquée à Lyon et n'est plus assuré de rien.
Deschamps est donc bien obligé de prévoir d'éventuelles solutions de rechange.
Pour l'instant, le trio Griezmann-Giroud-Martial part en pole si Benzema et Valbuena sont non-partants. Griezmann, étincelant à l'Atletico Madrid et en net progrès en sélection, peut s'affirmer comme un leader.
Mais la situation de Giroud est loin d'être optimale à Arsenal même s'il garde pour l'instant la confiance de "DD".
En dehors de l'attaque, la défense constitue un autre chantier d'envergure. Raphaël Varane, l'homme de base de Deschamps, n'est pas au mieux au Real et Mamadou Sakho , qui formait la charnière avec le Madrilène à la Coupe du monde 2014, n'est plus aussi souverain.
La seule assurance de Deschamps se trouve finalement au milieu où il espère pouvoir de nouveau tester au cours de ce rassemblement le trio Pogba-Diarra-Matuidi qui fait saliver dans la perspective de l'Euro.