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Le maintien de l'entraîneur Michel et le statu quo au sommet du club nourrissent la colère des supporters de l'OM qui demandent le départ de la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus, pour son refus d'investir dans le club.
A quatre jours du match contre Bordeaux, dimanche au Vélodrome, l'ambiance est délétère. Mercredi matin, deux bombes agricoles ont explosé aux abords du centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus. Selon le site internet Le Phocéen, une banderole demandant à la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus et au président Vincent Labrune de "dégager" a également fait une brève apparition, rapidement retirée par les agents de sécurité du club.
Il faut dire qu'après la piteuse défaite (2-1) à Bastia et les 48 heures de grand flottement qui ont suivi, le communiqué de la femme d'affaires - publié dans la nuit de mardi à mercredi sur le site du club - demandant à tous de se mobiliser "d?une manière positive et surtout unie pour cette fin de saison", sans annoncer le moindre changement, a de nouveau fait fulminer les supporters.
Désorientés, les clubs de supporters -qu'on a déjà privés de la vente des abonnements repris en main par le club l'an prochain sous pression de la justice- ne savent plus quoi faire de leur colère.
"J'hésite entre la rage et le dégoût. J'ai vu des situations catastrophiques à l'OM, mais là...", s'étrangle Michel Tonini, des Yankee.
Le volcan de la colère grondait depuis un moment, mais était entré en éruption contre Rennes, lors du dernier match au Vélodrome le 18 mars: des tribunes sud et nord désertées au début du match en protestation contre les résultats déjà calamiteux du club avaient vu des Olympiens apathiques encaisser 3 buts en 15 minutes. Les 75 suivantes n'avaient été qu'insultes et demandes de départ dirigées contre Michel, mais surtout Vincent Labrune et Margarita Louis-Dreyfus. Au coup de sifflet final, l'OM avait concédé une lourde défaite (5-2).
-'Pas de projet, pas de vision'-
L'OM qui se battait pour le titre il y a un an tout juste est treizième à six journées de la fin et n'a plus gagné au Vélodrome depuis le 13 septembre. Mais les supporters s'inquiètent d'abord de l'avenir. "Cette saison, elle est foutue, mais moi j'ai peur pour l'année prochaine. Quand on voit qu'ils ne virent pas Michel (...) et qu'ils lui réitèrent leur confiance, tout ça pour économiser les indemnités de licenciements, c'est des fous !", poursuit le Yankee.
"Il n'y a pas de projet, pas de vision, c'est zéro", abonde Christian Cataldo, des Dodgers.
Même la demi-finale de Coupe de France, à Sochaux le 21 avril, ne fait pas figure de bouée de sauvetage. "Ils espèrent quoi ? qu'on gagne la Coupe de France ? Mais nous aussi, on a envie de la gagner cette coupe, mais et après ? demain ?", s'interroge Tonini.
Les finances du club, dans lequel Margarita Louis-Dreyfus (MLD) refuse d'investir un centime selon les supporters, les préoccupent particulièrement, avec en mémoire la cure d'amaigrissement de l'été dernier qui a vu partir de nombreux joueurs. "Tous les grands clubs, ils vendent, ils achètent, mais nous on a vendu et on n'a pas acheté", peste Cataldo.
-'Qu'elle donne le club !' -
Tous dénoncent dans la situation du club la responsabilité de la femme d'affaires, totalement désintéressée de l'OM selon eux, avant même celle de Vincent Labrune ou de Michel.
"Il faut repartir sans Labrune, mais il ne faut pas mettre quelqu'un à sa place qui aura les mêmes moyens que lui ! Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Nous, ce qu'on veut supprimer, c'est les causes, et la cause principale s'appelle MLD", explique le Dodger.
"Elle est en train de tuer le club!", s'emporte Tonini, "Qu'elle le donne ! Elle en a hérité (...) qu'elle arrête les frais, y a plein de repreneurs, de gens sérieux qui peuvent s'occuper de l'OM, mais pas elle".
La direction va organiser jeudi une rencontre entre les groupes de supporters et les joueurs, plus formelle que celle, impromptue, qui s'est tenue dimanche soir à l'aéroport au retour de Bastia.
Pas sûr que cela suffise ! "On va y aller, mais pour quoi faire ? Ca va changer quoi ?", s'interroge le représentant des Yankee, qui menace à demi-mots de déserter le stade pour la fin de la saison... Sauf en cas de finale de la Coupe de France.