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© AFP/FRANCK FIFE
Le président de la LFP Frédéric Thiriez (g) et son homologue de la FFF Noël Le Graët, le 12 décembre 2015 à Paris
Le Conseil d'Etat, saisi par la Ligue de football professionnel (LFP) et 18 clubs de Ligue 1, examine mercredi la décision de la Fédération française de football (FFF) d'annuler le passage à deux montées/descentes entre Ligue 1 et Ligue 2. Pour mettre un terme à cet interminable feuilleton ?
L'instance de la Place du Palais Royal entendra les deux parties lors d'une audience publique programmée à 14h00, ainsi qu'un rapporteur public qui conduira l'audience et sera chargé de proposer la solution la plus à même de résoudre le litige. La décision du Conseil d'Etat sera ensuite rendue dans les trois semaines suivantes.
Sur quoi est-il amené à se prononcer ? Le 21 mai 2015, le Conseil d'administration de la LFP décidait de faire passer de trois à deux le nombre de montées et descentes entre l'élite, la L1, et la L2. Objectif invoqué: "les investisseurs ont besoin d'un peu plus de sécurité", explique alors Frédéric Thiriez, le président de la Ligue.
Mais la FFF, qui chapeaute l'ensemble du football français, et donc le football professionnel représenté par la Ligue, a décidé le 23 juillet d'annuler cette décision "au nom de l'intérêt supérieur du football".
La LFP, associée à la quasi-totalité des clubs de Ligue 1 -- sauf Rennes et Guingamp --, a donc saisi le Conseil d'Etat, qui a dans un premier temps maintenu en référé le principe des trois montées et descentes en Ligue 1 et Ligue 2 "pour défaut d'urgence". Une première décision qui ne permet toutefois pas de présumer du verdict sur le fond.
- L'alternative du "2+1" -
La question des montées et descentes empoisonne depuis plusieurs mois les relations entre LFP et FFF, et entre leurs présidents respectifs. Celui de la Fédération, Noël Le Graët, a notamment tancé son homologue de la Ligue, Frédéric Thiriez, en expliquant qu'il ne "connaissait rien au football".
Elle a aussi été le déclencheur de la fracture entre, d'un côté, les clubs de l'élite qui ont quitté l'historique syndicat des clubs professionnels (UCPF) pour fonder Première Ligue, syndicat rassemblant 19 clubs (sauf Guingamp), et de l'autre les clubs restés au sein de l'UCPF, principalement de Ligue 2.
L'ancien président de l'UCPF Jean-Pierre Louvel accusait les plus gros clubs de l'élite de "vouloir passer à une L1 à 18 clubs et à une répartition des droits télé différente", c'est-à-dire plus favorable pour eux.
Si les deux entités se rendent coup pour coup, elles semblent néanmoins d'accord sur un système de montées et descentes à 2+1 (deux promotions/relégations et un barrage), une solution également préconisée par une commission ad hoc créée par la LFP, mais à compter de la saison 2016/17.
Or le Conseil d'administration de la LFP a considéré au mois de novembre que ce principe devait être adopté dès la fin de la saison. Ce qui a poussé la FFF lors de son Assemblée générale en décembre, de maintenir le statu quo pour la saison en cours et de continuer "à oeuvrer à un consensus pour 2016-17", selon les termes du directeur des compétitions nationales de la Fédération, Christrophe Drouvroy.
A cinq mois de la fin des saisons de Ligue 1 et Ligue 2, la décision du Conseil d'Etat pourrait mettre un terme à cet interminable imbroglio, au moins pour l'exercice 2015/16. Avant une nouvelle passe d'armes pour les suivantes ?