Un comité va être créé pour surveiller les conditions de travail sur les stades construits au Qatar pour le Mondial-2022, objet de critiques récurrentes, a annoncé vendredi le président de la Fifa, Gianni Infantino, au terme de sa visite dans le petit Émirat du Golfe.

Par ailleurs, Infantino, qui visitait le Qatar pour la première fois dans ses nouvelles fonctions, a une nouvelle fois écarté l'hypothèse d'un retrait de la compétition à cet État: "Évidemment, la Coupe du monde aura lieu au Qatar en 2022".

L'attribution de l'organisation du Mondial-2022 au Qatar, décidée fin 2010, fait polémique depuis le début.

Les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers sont l'un des volets de cette polémique, d'où l'annonce de la création du comité de surveillance. "La composition de ce nouvel organisme, qui sera dirigé par la Fifa, devrait inclure des personnes de tous les secteurs de la société civile", a précisé l'instance suprême du football dans un communiqué.

Cette proposition a été favorablement accueilli par "les plus hautes autorités qataries", a ajouté Infantino.

Fin mars, Amnesty International avait publié un rapport dénonçant des abus flagrants et systématiques contre une centaine de travailleurs étrangers qui aident à construire les stades au Qatar.

"Nous n'allons pas juste nous asseoir et attendre. La Fifa va renforcer ses efforts dans la surveillance, afin d'assurer la protection des droits des travailleurs sur les sites de construction de la Coupe du monde", a détaillé le grand patron du foot mondial.

"La Fifa n'est pas l'Organisation mondiale de la santé. Notre travail, c'est de gouverner le football, mais bien évidemment, nous sommes connaissons nos responsabilités", a estimé Infantino.

-'Y aura-t-il des sanctions?' (Amnesty)-

Mustafa Qadri, auteur du rapport fin mars d'Amnesty International et présent vendredi au Qatar, a salué un pas dans la bonne direction le geste d'Infantino.

"Ce que nous souhaitons savoir, c'est si ce comité pointe des problèmes, y aura-t-il des répercussions, des sanctions?", a-t-il demandé, appelant à un véritable leadership d'Infantino à la tête de la Fifa.

En outre, l'attribution de la Coupe du monde au Qatar est entourée de forts soupçons de corruption.

Une enquête interne, menée par l'ex-procureur américain Michael Garcia, a été menée. La chambre de jugement de la commission d'éthique de la Fifa y a noté des comportements suspects mais pas de nature à remettre en cause l'attribution des deux tournois. Fin 2014, Michael Garcia avait claqué la porte en estimant que la lecture de son rapport, publié en partie seulement, avait été partielle et partiale.

Outre ces problèmes de corruption et de respect des droits des travailleurs, l'organisation dans l'Émirat d'un Mondial de foot qui se déroule traditionnellement en juin et juillet pose également problème: à cette période de l'année, les températures sont caniculaires au Qatar.

C'est pourquoi la Fifa a décidé de repousser le Mondial-2022 entre le 21 novembre et le 18 décembre.