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L'attaquant des Bleus Antoine Griezmann
dépité après avoir raté un but face au Bélarus en qualifications pour le Mondial-2018, le 6 septembre 2016 à Borisov
Les Bleus ont déjà grillé un joker: la qualification pour le Mondial-2018 ne sera pas une partie de plaisir pour les vice-champions d'Europe qui ont eu, mardi au Belarus (0-0), un aperçu du parcours long et escarpé qui les attend pour rallier la Russie dans deux ans.
Etre finaliste de l'Euro n'offre aucune immunité et les troupes de Didier Deschamps ont touché du doigt la difficulté d'assumer leur tout nouveau statut.
Le sélectionneur pourra toujours se consoler avec le résultat de son bourreau du 10 juillet: le Portugal a été dans le même temps défait en Suisse (2-0) dans la poule B. Mais le pedigree des Helvètes est sans comparaison avec celui des Bélarusses, modestes 70e au classement Fifa, et le piteux résultat ramené de Borisov sonne comme un sérieux avertissement pour la suite de la campagne de Russie.
Tous les adversaires, même de faible niveau comme le Belarus, rêvent désormais de s'offrir la France et les Tricolores vont devoir apprendre a vivre avec cette étiquette parfois encombrante. Deschamps ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour évoquer une "contre-performance" et ne s'est pas embarrassé d'excuses superflues.
"Pour gagner, il faut marquer. Le foot, c'est de l'efficacité. Défensivement, on n'a rien laissé. Offensivement, on a manqué de réalisme", a-t-il constaté.
- Déficit de compétition -
Les Portugais peuvent invoquer l'absence de leur triple Ballon d'Or Cristiano Ronaldo . Pas les Bleus, qui se sont rendus à Borisov avec quasiment toutes leurs forces vives, juste après un galop d'essai réussi en Italie (3-1 en amical). Mais celles-ci ont failli dans les grandes largeurs.
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Le milieu des Bleus Paul Pogba
(d) se fait tacler par le Belarus Timofei Kalachev en qualifications pour le Mondial-2018, le 6 septembre 2016 à Borisov
Paul Pogba , le joueur le plus cher du monde, parti de la Juventus Turin à Manchester United contre une indemnité record de 105 millions d'euros, n'est toujours pas ce patron technique que la France rêve de voir en lui. Les reproches déjà formulés à l'Euro resurgissent et Pogba donne toujours cette désagréable impression de jouer pour lui-même, sans se soucier de l'équilibre collectif, et de ne briller que par intermittences. Sans un réveil de "la Pioche" et sa prise de pouvoir définitive en équipe nationale, "l'opération Russie" sera délicate.
Pour le duo Griezmann-Giroud, l'axe fort des Bleus lors du tournoi continental, la stérilité est peut être due à un déficit de compétition, les deux joueurs ayant de nouveau montré en seconde période une belle complicité. N'a manqué que la réussite devant le but.
Deschamps aura aussi eu la satisfaction de constater que les retrouvailles en défense de sa solide charnière Varane-Koscielny offrent enfin une stabilité à un secteur si chamboulé ces derniers temps.
- Halte au gaspillage -
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Le défenseurs des Bleus Layvin Kurzawa (g) à la lutte avec l'attaquant belarus Mikalay Signevich en qualifications pour le Mondial-2018, le 6 septembre 2016 à Borisov
Mais le renouvellement opéré sur les côtés avec Djibril Sidibé (à droite) et Layvin Kurzawa (à gauche) ne donne pas encore sa pleine mesure. On ne tourne pas aisément les pages Sagna et Evra. Et Deschamps s'est engagé dans un chantier dont il n'est pas sûr de voir le bout rapidement. Il n'est donc pas exclu de revoir un jour les deux anciens, si leurs remplaçants ne parviennent pas à assurer la relève.
Le résultat de mardi n'est pas de nature à briser les acquis de l'Euro, la France ayant toujours eu la fâcheuse habitude de mal débuter ses phases qualificatives, avant de finir par décrocher son billet lors de dernières rencontres décisives, souvent irrespirables.
Le groupe A semble en outre largement à la portée des Bleus. Mais les stars françaises ne peuvent plus gaspiller de points en route contre des nations surmotivées et n'ayant rien à perdre contre le joueur le plus cher du monde (Pogba) ou le meilleur joueur de l'Euro (Griezmann).
Un sans-faute est réclamé, dès les 7 et 10 octobre face à la Bulgarie (au Stade de France) et les Pays Bas (à Amsterdam).
Comme l'a bien résumé Raphaël Varane, capitaine en l'absence du gardien Hugo Lloris , blessé: "le chemin sera long".