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L'international mexicain de football Alan Pulido a été libéré quelques heures après son enlèvement, non loin de chez lui au nord-est du Mexique, grâce à l'appel qu'il a pu passer à la police après s'être battu avec l'un de ses ravisseurs, ont indiqué lundi les autorités locales.
L'attaquant du club grec de l'Olympiakos, qui a joué pour le Mexique lors de la Coupe du Monde 2014 au Brésil, est apparu avec un bandage à la main droite lors d'une conférence de presse improvisée très tôt lundi, peu après sa libération.
"Ils ont échangé des coups. (Le téléphone) appartenait au criminel. Il (Pulido) l'a pris et a appelé les urgences", a indiqué par ailleurs le procureur de l'Etat de Tamaulipas Ismael Quintanilla sur radio Imagen. "Ca s'est passé très vite", a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur les circonstances de cette altercation.
Pulido se trouvait seul dans la maison avec ce ravisseur au moment de l'intervention policière, d'après M. Quintanilla.
L'international s'est ensuite blessé au poignet en brisant une porte vitrée alors qu'il tentait de s'enfuir peu avant l'intervention de la police, a précisé Ismael Quintanilla à radio Imagen.
Pulido, 25 ans, qui était vêtu d'un short et d'un tee-shirt coloré lors de la conférence de presse, a assuré qu'il se sentait "très bien, grâce à Dieu".
Le joueur avait été enlevé par quatre hommes armés, samedi soir près de sa ville natale de Ciudad Victoria (Tamaulipas), alors qu'il revenait d'une soirée, dans cette zone du pays secouée par la violence. Les autorités avaient précédemment évoqué le chiffre de six ravisseurs.
"Il a réussi a appeler pour demander de l'aide, donnant sa localisation et nous avons pu immédiatement aller le sauver", a indiqué devant la presse Ismael Quintanilla.
Un des ravisseurs présumés, qui a été arrêté, est "originaire de l'Etat de Veracruz (voisin de celui de Tamaulipas), et membre d'un groupe de narcotrafiquants actif" dans la ville de Ciudad Victoria, a informé le chef de la police fédérale Enrique Galindo.
Le joueur, qui a subi des examens médicaux, souffre d'une légère blessure mais il est "sain et sauf", a ajouté Galindo qui a précisé sur Radio Formula qu'aucune rançon n'avait été versée et qu'"il n'y avait pas eu de violences" au moment de l'arrestation.
- Un Etat déchiré par les violences -
Pulido aurait été enlevé parce qu'il semblait riche "ou parce qu'il pouvait procurer à ses ravisseurs un gain conséquent", selon le responsable de la police.
Lors du Mondial 2014 au Brésil, le joueur faisait partie de la sélection mexicaine mais n'était pas entré en jeu. Il n'a pas été convoqué pour la Copa America 2016 (3-26 juin), qui commence cette semaine aux Etats-Unis.
L'opération de sauvetage constitue un succès majeur pour les autorités dans cet Etat considéré comme l'un des plus dangereux du Mexique, où la population vit dans la peur des fusillades et des enlèvements.
Certaines routes sont tellement risquées que la police y organise des escortes pour permettre aux habitants de se déplacer.
Sur les 28.000 cas de disparitions signalés au Mexique, plus de 5.500 cas proviennent de l'Etat de Tamaulipas.
Selon les médias locaux, Pulido avait accompagné sa compagne à une fête quand sa voiture a été interceptée. La jeune femme a été immédiatement relâchée.
L'enlèvement du footballeur a provoqué des réactions émues dans les clubs où il a évolué.
"Alan est sain et sauf avec sa famille", a tweeté son club d'Olympiakos. "Nous vous remercions pour votre soutien et vos prières dans ces moments difficiles". Le club des Tigres de Monterrey, où Pulido a débuté en 2011, a également exprimé sa solidarité.
Ce kidnapping rappelle celui du manager argentin du club mexicain de Cruz Azul, Ruben Omar Romano, à Mexico en 2005, qui avait été secouru après 65 jours de captivité.
D'autre cas d'enlèvements visant des sportifs ou leurs proches ont déjà eu lieu en Amérique latine.
En 2011 par exemple, un joueur de baseball vénézuélien évoluant dans le championnat américain avait été enlevé dans son pays d'origine par des malfaiteurs avant d'être libéré 48 heures plus tard lors d'une opération de police.