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Maillots en rupture de stock, drapeaux français, bébé portant son prénom : six mois seulement après son arrivée au Mexique, André-Pierre Gignac, devenu la coqueluche des supporters, pourrait brandir cette semaine son premier trophée mexicain, à l'issue de la finale du tournoi d'ouverture du championnat national.
Gignac, qui vient de fêter ses 30 ans, et son équipe des Tigres affrontent jeudi à Monterrey (nord) les Pumas de Mexico lors de la finale aller, dans un match à domicile très ouvert.
L'attaquant français, qui avait promis de faire de "grandes choses" à son arrivée au club, semble bien décidé à ne pas laisser son premier titre lui échapper après avoir échoué en finale de la Copa Libertadores en août dernier.
"Plus qu'un petit pas pour la gloire que nous cherchons tous !" a tweeté celui que l'on surnomme "APG" après la victoire de son équipe, en demi-finale dimanche.
Dans cette riche ville industrielle, proche de la frontière avec les Etats-Unis, c'est déjà l'effervescence.
Aux abords du stade Universitario, les places se négociaient mardi au marché noir au quintuple du prix habituel. Les boutiques officiels des Tigres ne désemplissent pas et tous les produits à l'effigie du joueur français (mascotte, verre, tee-shirt, carnet) sont en rupture de stock.
"C'est impressionnant. Il ne nous reste plus rien", constate Reina, une vendeuse de 23 ans. "Depuis qu'il est au club, sur dix maillots achetés, huit sont au nom de Gignac", ajoute Carla, 25 ans, dans une autre boutique de la ville, tout en s'activant à imprimer le nom du Français sur un maillot.
- Gignac a sa chanson -
La ferveur est telle qu'en juillet dernier un jeune couple n'a pas hésité à nommer son bébé André Gignac Quistian Palomo.
Depuis leur création en 1960, les Tigres n'ont glané que trois championnats nationaux. "Un quatrième titre serait fantastique. Nous y croyons avec Gignac", commente Ulices, 38 ans, aux côtés de son fils Diego, 13 ans, tous deux fans de l'ex-Marseillais, et qui portent le maillot du club.
Sur l'avenue qui conduit au stade, des vendeurs ambulants proposent drapeaux et casquettes aux couleurs des Tigres.
Depuis plusieurs mois, les supporters ont également pris l'habitude de voir fleurir les drapeaux français les soirs de match. Après les attentats du 13 novembre dernier, un drapeau bleu-blanc-rouge a été déployé et les supporters ont brandi le logo "Peace for Paris" tandis que la chanson "La vie en rose" d'Edith Piaf retentissait dans le stade.
"Gignac a aussi sa chanson", raconte Julio, un autre supporter. "Après chaque coup d'éclat du joueur, le refrain +Hey Jude+ des Beatles est scandé, transformé en +Gi-gnac+".
Face à des Tigres gonflés à bloc, jouant dans leur "Volcan", les Pumas tenteront d'arracher un bon résultat avant un match retour chez eux à Mexico.
Si le club de Monterrey, propriété du groupe Cemex, un des géants mondiaux du ciment, est particulièrement riche, les Pumas ont en revanche des moyens bien modestes mais une longue histoire et un palmarès plus fourni, avec sept titres nationaux.
Match dans le match, l'entraîneur des Tigres, Ricardo Ferretti, ancien joueur et entraîneur des Pumas, retrouvera sur le banc adverse Guillermo Vazquez, qu'il a formé et considère "comme son fils".