Happy Birthday : |
Un clash qui n'en finit pas... Depuis plusieurs semaines, l'OM est en guerre avec ses supporteurs, ulcérés par la saison indigne de leur équipe dont ils rendent responsables la propriétaire Margarita Louis-dreyfus et son président, une situation volcanique qui risque d'empoisonner la fin de saison.
"C'est une ville qui vit pour le foot, pour son équipe. A la voir toute la saison comme ça, ils pètent les plombs": cette phrase de Basile Boli , l'ancien icône de l'OM, résume bien les termes du divorce.
Marseille n'est qu'à 6 points du premier relégable à cinq journées de la fin, avec un calendrier délicat à négocier (avec notamment Monaco, Nantes et Angers au programme). Le scénario catastrophe d'une nouvelle descente en L2 est à portée, mais malgré le vertige d'un tel drame pour cette ville qui suinte le football à chaque coin de rue, aucune révolte visible sur le terrain.
Malgré les promesses d'un sursaut, l'OM a encore sombré face à Bordeaux dimanche, plutôt même chanceux de prendre un point après ce match nul indigent (0-0). La colère des supporteurs, qui monte graduellement depuis des semaines dans une ville où le football a toujours eu une dimension particulière, n'est donc pas redescendue.
Signe de l'extrême tension qui entoure désormais les matches de l'OM, les joueurs ont du être escortés par la police après le match, et les personnes encore présentes dans le stade y ont été confinées quelques minutes.
- Le bal des chèvres -
La succession de pancartes caricaturant les joueurs en chèvres sur l'air du Benny Hill's show dans le virage sud lors du match dimanche, guidée par une caricature de Margarita Louis-Dreyfus, semble avoir eu bien plus de succès que les timides prestations des joueurs.
"C'était le moment le plus intéressant de la soirée. Car sur le terrain, il n'y avait rien à voir": ironise Gilbert Deukmeudjian, président du Club central des supporters, qui n'était pas au Vélodrome dimanche, "car je suis fatigué et je m'attendais à ce qui s'est passé sur la pelouse". Il a donc suivi devant sa télévision cet OM?Bordeaux.
Jeudi, après une semaine de grogne des supporters qui demandaient le départ de Margarita Louis-Dreyfus, l'entraîneur Michel avait twitté après les avoir rencontrés en compagnie de joueurs dans une tentative d'apaisement: "Nous faisons le travail très dur pour essayer à gagner tous les matches qui restent" (sic).
Mais cela ne s'est pas vraiment vu. A la fin du match, le parvis du Vélodrome a été le témoin d'une scène qui risque de se répéter: une charge policière contre quelque 200 supporters qui tardaient à rentrer chez eux, ruminant leur mécontentement.
- "Pauvre OM"-
Alors qu'ils guettaient le passage éventuel du président du club Vincent Labrune, cible de la colère générale, ils ont cru le voir passer derrière la vitre d'un véhicule, ce qui a provoqué leur charge, immédiatement contrée par l'intervention des forces de l'ordre, soutenues par des jets de lacrymogènes.
Selon les associations de supporters, il s'agit là de réactions d'"indépendants" sans lien avec elles. "Ils sont plus dangereux car personne ne peut contenir leurs actes. Et personnellement, je ne suis pas un Canadair. Nous sommes arrivés à un stade compliqué et je dis: pauvre OM ! ", commente Gilbert Deukmedjian, président du Club central des supporters, dans le quotidien La Marseillaise.
Le désamour des supporters vise surtout les dirigeants du club. Michel a eu sa bordée de sifflets au coup d'envoi mais n'a plus été insulté ensuite, alors que Labrune a lui reçu des bordées d'injures toute la soirée.
Après le match, peu de joueurs se sont attardés avec les médias. Benjamin Mendy a lancé à la cantonade: "il n'y a rien à dire, vous avez tout vu sur le terrain !".
Basile Boli , ambassadeur de l'OM, s'est fait le porte-parole du club pour tenter de faire baisser la tension. "Les supporters ont raison à 100%, on pensait qu'ils (les joueurs, NDLR) se donneraient à fond et là c'est plus que triste". Bref tout le monde est d'accord sur la maladie, reste à trouver le remède...