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Une société de sécurité mais aussi le club de Manchester United étaient sous le feu des critiques lundi soir suite au "fiasco" ayant conduit à l'évacuation du stade d'Old Trafford après la découverte d'une bombe factice oubliée dans des toilettes du stade.
L'incident a entraîné dimanche le report du match des Red Devils contre Bournemouth, comptant pour la 38e et dernière journée de Premier League et qui aura finalement lieu mardi soir (19H00 GMT).
Alors que le club de Bournemouth, au sud de l'Angleterre, a annoncé qu'il allait offrir le voyage en bus aux supporteurs qui souhaitent se rendre dans le nord, l'oubli malencontreux risque de coûter plusieurs millions d'euros à Manchester United.
C'est une fausse "bombe tuyau" très réaliste, oubliée dans le stade après un exercice de sécurité quatre jours plus tôt, qui a provoqué l'alerte dimanche et causé l'indignation du maire du grand Manchester, Tony Lloyd.
Extrêmement remonté, celui-ci a commencé lundi matin par qualifier "de fiasco" un épisode qui "a causé d'énormes problèmes aux supporteurs venus de si loin, gaspillé le temps d'un grand nombre de policiers et de démineurs de l'armée, et mis en danger de nombreuses vies de façon inutile".
"Il faut savoir comment cela est arrivé, pourquoi cela est arrivé, et qui sera tenu pour responsable", a insisté l'élu en demandant l'ouverture d'une enquête détaillée.
- 'Succès total'-
Dans l'après-midi, il a ensuite sommé le club de Manchester United de fournir au plus tôt des explications et critiqué le service de sécurité du club pour sa lenteur dans l'affaire.
L'engin suspect, présent depuis quatre jours dans le stade, n'a été découvert que vingt minutes avant le coup d'envoi de la rencontre. Les joueurs, déjà à l'échauffement, ont alors dû se réfugier au vestiaire et les 75.600 spectateurs ont été évacués. Les démineurs ont ensuite provoqué une "explosion contrôlée" de la bombe factice.
"United doit rendre des comptes car il s'agit de sa réputation mais aussi de la sécurité du public. Fiasco est le terme adéquat. C'était un désastre. Bien sûr, United est une énorme machine (...) mais le service de sécurité du club est passé à côté de quelque chose qu'il aurait dû trouver", a déploré M. Lloyd.
"Je suis fier de la réaction du personnel", a répliqué le vice-président de Manchester United, Ed Woodward, dans un nouveau communiqué publié sur le site internet du club.
Prenant le maire à contre-pied, il a, lui, loué la célérité de la police et du club pour "identifier la menace" et évacuer le public, "un succès total pour une première de ce genre".
"L'engin n'a pas pu être découvert par nos chiens renifleurs car il ne contenait pas d'explosifs", s'est-il encore défendu.
- 'Entièrement de ma faute' -
Le dirigeant a répété que la fausse bombe avait été oubliée par une société de sécurité privée après un exercice pour chiens renifleurs.
Selon M. Woodward, la société s'est trompée en assurant avoir récupéré ses treize engins factices à la fin de la simulation.
"C'est entièrement de ma faute", a d'ailleurs reconnu Chris Reid, le manager de Security Search Management & Solutions Ltd, la société coupable d'avoir oublié la fausse bombe dans les toilettes hommes.
"J'en endosse toute la responsabilité. Je suis ravagé qu'une faille dans les protocoles de travail ait provoqué autant de déception, de peur et de désagrément", a ajouté cet ancien officier de Scotland Yard devant sa maison du sud-est de Londres, assiégée par les médias britanniques.
L'évacuation du stade est définitivement venue ternir le grand exercice antiterroriste organisé la semaine dernière dans le quartier de Trafford.
Dans le cadre de la même opération, la police avait déjà dû s'excuser mardi pour avoir fait crier "Allah Akbar" par un faux assaillant lors d'une simulation d'attaque dans un centre commercial du quartier, regrettant d'avoir associé de manière "explicite" terrorisme et islam.