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Comme les Bleus, Nicolas Zitte et Maximilien Lahaye n'étaient pas revenus au Stade de France depuis le 13 novembre: mardi soir, ces deux cuisiniers picards s'apprêtent à assister au match amical France-Russie "les attentats en tête", tout en refusant de "s'arrêter de vivre".
"Ouverture des manteaux", "ouverture des sacs", "veuillez lever les bras pour une palpation" : les 65.000 spectateurs, pour la plupart des supporteurs de l'équipe de France, se plient de bon gré à un dispositif de sécurité draconien.
Pour cette première rencontre de foot sur la pelouse de Saint-Denis depuis les attentats de novembre (130 morts, dont un au stade), un double filtrage - aux abords du Stade, puis à l'entrée - a été mis en place. 400 membres des forces de l'ordre, pour beaucoup arme au poing, ont été mobilisés pour ce dernier match avant l'ouverture de l'Euro, le 10 juin face à la Roumanie.
Malgré une ambiance un peu lourde, plombée encore plus par les attentats dans le métro et l'aéroport de Bruxelles (35 morts) mardi dernier, Nicolas et Maximilien sont "chauds patate". "Avec la Russie, avec ce qui se passe en Syrie, on ne sait jamais. Mais le foot c'est le foot, on ne va pas s'arrêter de vivre", lance le jeune homme, bière à la main.
Maximilien, maillot de l'équipe de France sur le dos, avoue que sa petite amie et sa mère n'étaient "pas chaudes" pour qu'il vienne. Le 13 novembre, lui et son copain de toujours ont "eu un doute", mais n'ont "pas compris ce qu'il se passait". Après la rencontre, ils sont tranquillement rentrés chez eux.
- 'Rassurant'-
Alison, elle, a clairement entendu les explosions ce soir de novembre. Mardi, cette vendeuse qui officie depuis plusieurs années dans une boutique de la Fédération française de football, aux abords du Stade, se réjouissait de retrouver une "ambiance familiale". "Il y a beaucoup d'enfants. Les gens parlent des évènements mais ils se sentent rassurés", constate-t-elle.
Maïté est venue de Caen (Calvados) avec sa fille Pacôme, 16 ans, "fan de Giroud". La lycéenne, écharpe de l'équipe de France autour du cou, a reçu une place en cadeau pour son anniversaire, en décembre. "Le 13 novembre? On est obligé d'y penser. Mais on a pris les transports en commun, alors qu'on aurait pu éviter. Il faut aller de l'avant et soutenir les sportifs", dit sa mère.
"Avec tous ces contrôles, difficile d'oublier que quelque chose ne tourne pas rond. Mais, en même temps, c'est rassurant", estime Rémi Houssin, qui a fait le déplacement du Nord avec son frère Romain, et leur grand-père, Pierre. Pour éviter les files d'attente, ils sont arrivés à 15h30. Beaucoup de spectateurs ont fait comme eux: une heure avant le début du match, l'entrée dans le stade se faisait de manière fluide, malgré les nombreux contrôles.
Les mesures de sécurité ont aussi été renforcées dans les parkings et les rues autour du Stade de France. Les parcours entre les gares et l'enceinte ainsi que les rames, sur les liaisons RER B et RER D, sont également particulièrement surveillés.
Ce soir, Pierre est "serein" et trouverait même qu"on en fait un peu trop". Mais il craint pour l'Euro: "Pourra-t-on maintenir un tel niveau de sécurité? J'ai davantage peur pour juin."