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L'Olympique lyonnais étrenne samedi son nouveau stade, un joyau technologique qui, espère-t-il, va le faire accéder à la cour des grands: les Arsenal, Bayern ou autre Real Madrid qui sont tous propriétaires de leurs installations.
A la peine sportivement, ayant tout juste changé d'entraîneur, l'OL inaugurera sa nouvelle enceinte à Décines-Charpieu (banlieue est de Lyon) avec une affiche modeste: face au dernier du championnat, Troyes.
Le stade sera toutefois plein pour cette rencontre qui sera suivie d'un show du DJ américain will.i.am. Mais le défi sera de le remplir sur la durée !
- Un stade 4 étoiles -
Cette enceinte ultra-moderne s'inspire de l'Allianz Arena du Bayern Munich et surtout de l'Emirates Stadium d'Arsenal. Le cabinet d'architectes anglais Populous, qui a dessiné l'enceinte londonienne, a aussi été retenu pour celle de Décines.
Ces deux stades génèrent les meilleures recettes en Europe (100 millions d'euros annuels), considération de taille pour l'homme d'affaires Jean-Michel Aulas, le patron de l'OL.
D'une capacité de 59.000 places assises et équipé d'un toit diamanté s'étendant jusqu'au parvis, c'est le troisième plus grand de l'Hexagone, après le Stade de France (80.000 places) et le Vélodrome de Marseille (67.000).
Classé 4 étoiles par l'UEFA, il est homologué pour accueillir une finale de coupe d'Europe. Il est déjà acquis que six matches de l'Euro-2016, dont une demi-finale, y seront disputés.
L'enceinte accueillera également la finale de la Coupe d'Europe de rugby mi-mai.
Elle est équipée d'une pelouse hybride, semi-naturelle et semi-synthétique, plus résistante pour supporter les différentes manifestations sportives ou culturelles prévues.
L'équipement est propriété à 100% d'OL Groupe, qui a investi 450 millions d'euros pour sa construction.
- Séduction et consommation -
L'objectif est d'élargir la clientèle de l'Olympique lyonnais grâce à des fonctionnalités de pointe.
Si téléphoner depuis un stade existant est souvent un cauchemar en raison de l'affluence, l'OL assure que son stade "2.0" permettra 25.000 connexions simultanées.
L'OL "veut faire en sorte que les gens qui se sont déplacés soient mieux lotis que ceux restés devant leur télévision", notamment en leur offrant sur leurs téléphones portables des flux vidéos inédits et des statistiques détaillées en temps réel, explique le groupe.
Le spectateur pourra surtout consommer sans compter en passant commande depuis son siège grâce à une application téléchargée sur son smartphone, avec paiement dématérialisé. Le service à la place va y être expérimenté.
L'enceinte est située au coeur du Parc Olympique Lyonnais (POL), ouvert 365 jours par an, avec notamment des loges VIP louées à l'année, mais aussi des activités de loisirs, d'hôtellerie, de restauration ainsi qu'une clinique du sport.
- Un projet contesté -
Lancée en 2004, l'idée de construire un nouveau stade n'a abouti qu'en 2016 après des années de polémique et de péripéties, juridiques notamment.
Le complexe financement du projet - l'OL reste sur six exercices déficitaires d'affilée - et la nécessité de faire appel à des fonds publics pour aménager les accès, ont aussi rendu sa genèse délicate.
L'OL a beaucoup travaillé sur l'accessibilité de son stade, situé loin du centre mais désormais relié par tramway (son ancien fief de Gerland bénéficiait d'une station de métro propre).
- Le stade ne fait pas encore l'équipe -
Le club mise sur l'aspect découverte du nouvel équipement pour augmenter sa moyenne de spectateurs, qui culmine autour de 30.000 personnes à Gerland, dont la moitié d'abonnés.
Sept fois champion de France entre 2002 et 2008, l'OL a amorcé son déclin sportif en 2007.
L'équipe, actuellement 9e de la Ligue 1, n'a pas franchi la phase de poules de la Ligue des Champions, une épreuve dont elle était absente depuis 2012, alors que le voeu de Jean-Michel Aulas était d'avoir un 8e de finale à Décines dès février.
"Nous devons régler nos problèmes sportifs, sinon nous mettrons en difficulté l'équilibre économique du Grand stade", a prévenu ce dernier.
Quant à Gerland, dont l'OL était le club résident depuis sa fondation en 1950, il devrait accueillir, d'ici deux ans, le LOU Rugby, actuel leader de ProD2.