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Zinédine Zidane et les finales, c'est déjà un roman, avec les chapitres Coupes du monde, les deux buts de la tête en 1998 et son exclusion en 2006, sans oublier la Ligue des champions et ce but d'extra-terrestre en 2002 sous le maillot du Real Madrid.
Samedi, "Zizou" essayera d'écrire une nouvelle page, dans le costume d'entraîneur du club madrilène cette fois, face à l'Atletico Madrid en finale de la C1 à Milan.
Dans le célèbre documentaire "Les yeux dans les Bleus", racontant de l'intérieur l'épopée de l'équipe de France en 1998, on voit notamment Zidane chanter "On ira tous au paradis". L'Eden, il aura la sensation d'y être s'il devient le premier entraîneur français à soulever la Coupe aux grandes oreilles.
S'il y parvient, celui qui fêtera ses 44 ans en juin, songera forcément à un été 1998 et au mentor qui a changé sa vie: Aimé Jacquet. "C'est lui qui m'avait conseillé d'aller faire un tour au premier poteau brésilien car il avait remarqué l'absence de défenseur, là, exactement", se souvenait Zizou en évoquant la finale du Mondial-1998 dans France Football.
Dans les "Les yeux dans les Bleus", on voit en effet Jacquet, avant la finale, lancer à ses troupes au sujet des Brésiliens: "Sur les coups de pied arrêtés, ils sont assez dilettantes." Et Zidane, un peu tassé au fond de sa chaise, de lever alors le regard vers son sélectionneur. La suite est entrée dans la légende du foot français: deux buts de la tête sur corner (score complété par un but d' Emmanuel Petit , 3-0) le 12 juillet 1998, le visage de Zidane projeté sur l'Arc de Triomphe à Paris et la foule en liesse qui scande "Zizou président!"
- La brique de Roberto Carlos -
Autre finale, autre Coupe du monde, autre coup de tête, autre mois de juillet, triste histoire cette fois: huit ans plus tard, "ZZ" assène un coup de tête dans le torse de l'Italien Marco Materazzi en finale du Mondial-2006 en Allemagne. Le N.10 est exclu, sa carrière s'arrête sur ce geste et la France perd cette finale aux tirs au but contre l'Italie (1-1 a.p.; 5 t.a.b à 3) le 9 juillet 2006 à Berlin.
Son sélectionneur de l'époque n'a toujours pas digéré ce coup de sang et ce coup de boule. Dans "Mon dico passionné du foot", Raymond Domenech exonère Thierry Henry qui "a sacrifié son image (avec sa passe de la main pour envoyer les Bleus au Mondial-2010, NDLR) au profit de l'équipe de France" quand Zidane a "sacrifié les chances de l'équipe de France au profit de son orgueil".
Quatre ans avant, il y avait eu une finale de Ligue des champions restée dans toutes les mémoires grâce à Zizou. Le 15 mai 2002, à Glasgow, Roberto Carlos centre - "une brique!" en a rigolé Zidane plus tard - et le Français du Real Madrid reprend instantanément du gauche, son pied censé être le plus faible, pour une volée venue d'ailleurs, toujours considérée comme un des plus beaux buts de l'histoire du foot moderne. Et le Real Madrid bat Leverkusen 2 à 1.
- 'Une force en moi' -
"Tu lui envoies un boulet, il te renvoie une caresse" avait salué Roberto Carlos, ajoutant dans L'Equipe: "C'est le meilleur joueur que j'ai vu. Ronaldo était un phénomène, mais Zizou avait quelque chose à part. Jouer à ses côtés, c'était un truc de fou! Les supporters arrivaient plus tôt à Bernabeu simplement pour le voir s'échauffer."
Aujourd'hui, c'est Zizou qui cornaque un des meilleurs joueurs de la planète, Cristiano Ronaldo . Mais le jeune technicien ne peut s'empêcher de penser encore comme un joueur. "Nous voulons tous jouer ce match... même si moi je ne vais pas le jouer", confiait-il ainsi cette semaine à propos de la finale.
"J'ai connu cette sensation comme joueur, maintenant je vais la découvrir comme entraîneur, même si je l'ai déjà connue comme adjoint de Carlo (Ancelotti en 2014, lors de la finale remportée par le Real contre l'Atletico, NDLR). Je la connais et j'y fais face avec tranquillité, détermination, patience." Des mots qui renvoient à 1998, quand dans "Les yeux dans les Bleus", le jeune Zidane lançait: "J'ai une envie, une force en moi."