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Un spectateur particulier sera dans les tribunes de PSG-Chelsea mardi: Souleymane Sylla, le voyageur noir victime d'un incident raciste causé par des supporteurs de Chelsea dans le métro parisien l'an passé, alors que les deux équipes étaient déjà opposées en Ligue des champions.
"Il a été invité à assister au match mais non par le PSG, comme prévu initialement. C'est un partenaire, Sportitude et SOS Racisme (associations qui luttent contre le racisme, ndlr), qui l'a invité", explique à l'AFP son avocat, Jim Michel-Gabriel.
"Je pense qu'il va y aller tout de même, car c'est un bon symbole et que ça va lui permettre de se reconstruire", poursuit-il.
"Le foot ne me passionne pas vraiment, mais je veux montrer aux Anglais et en particulier à mes agresseurs que je suis toujours là, toujours bien vivant", a déclaré M. Sylla vendredi au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France, en affirmant avoir "souffert d'une dépression nerveuse".
Le PSG n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur cette affaire.
17 février 2015 vers 19h30, dans le métro parisien. Alors que les supporteurs sont en route pour le match au Parc des Princes, des fans anglais des Blues repoussent à deux reprises un Franco-Mauritanien de 33 ans, Souleymane Sylla, qui tente de monter dans le même wagon qu'eux. Ils hurlent des chants racistes: "Nous sommes racistes, nous sommes racistes et on aime ça".
La scène, filmée par un témoin puis publiée sur le site du quotidien britannique The Guardian, crée une vive émotion en France et en Grande-Bretagne. Les Premiers ministres français Manuel Valls et britannique David Cameron s'en indignent et Souleymane Sylla reçoit même un coup de téléphone du président de la République François Hollande.
Cinq supporteurs de Chelsea sont identifiés sur la vidéo de l'incident.
Le 22 juillet, après différents reports, la justice britannique les sanctionne et leur inflige des peines d'interdiction de stade de trois à cinq ans.
- Deux enquêtes -
Régulièrement pointé du doigt à cause du comportement de certains de ses supporteurs, Chelsea embraye en leur interdisant à vie l'accès à son stade de Stamford Bridge, après les avoir déjà bannis provisoirement.
En plus du volet anglais, une enquête a également été ouverte en France. Selon Me Michel-Gabriel, le parquet de Paris "poursuit son enquête" pour "violences volontaires en raison de la race dans un moyen de transport collectif".
Cette affaire avait mis un coup de projecteur sur les problèmes de racisme dans le foot anglais.
En septembre, la fédération anglaise a indiqué qu'elle avait répertorié 887 incidents à caractère discriminatoire ou raciste pour la saison 2014-2015, en hausse par rapport à la période précédente.
Quarante-sept incidents se sont produits dans le foot pro. A l'époque où ces chiffres ont été dévoilés, onze incidents avaient conduit à une peine, une personne s'était vu rappeler à l'ordre, sept cas étaient toujours en cours d'instruction et 28 autres avaient été classés sans suite.
En décembre, Port Vale, petit club de 3e division, a renoncé à embaucher l'entraîneur néerlandais Jimmy Floyd Hasselbaink, un Noir originaire du Surinam, de peur de la réaction de ses propres supporteurs.
Et le 31 janvier, l'Ivoirien d'Everton Arouna Koné a été victime d'insultes racistes à Carlisle lors d'un match de Coupe d'Angleterre.