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Elle n'était pas partie très loin ni très longtemps: samedi soir, la Ligue des champions retrouvera Madrid à l'issue de la finale à Milan entre le Real et l'Atletico (20h45), remake de celle de 2014, avec Zinédine Zidane qui a depuis pris du galon.
Zidane accompagne depuis maintenant presque quinze ans l'histoire européenne du Real Madrid. En 2002 à Glasgow, Roberto Carlos lui adressait l'un des centres les plus horribles de sa carrière et lui en faisait une lumineuse volée du gauche, qui offrait au Real sa neuvième C1.
La dixième s'est faite attendre. Elle est venue en 2014 à Lisbonne, toujours avec "ZZ", qui apprenait alors son nouveau métier et était adjoint du maestro Carlo Ancelotti .
Deux ans plus tard, le décor est différent, de l'Estadio da Luz à San Siro, mais les noms sur la belle affiche sont les mêmes : Real contre Atletico.
Et celui de l'ancien N.10 des Bleus est toujours là, encore plus haut. Le voilà sur le point de décrocher une nouvelle Ligue des champions avec Madrid, même pas cinq mois après ses débuts en tant qu'entraîneur au haut niveau, ce qui est sans doute une forme de record.
- 'L'effort n'est pas négociable' -
Même s'il lui a fallu prendre la mesure de la fonction et que son enthousiasme en bord de terrain lui a déjà coûté deux pantalons craqués, le Français apprend vite.
"Sans être irrespectueux, on a l'impression que ce Real s'entraîne tout seul", écrivait pourtant en février le quotidien sportif italien Gazzetta dello Sport, guère impressionné par la performance madrilène face à l'AS Rome (victoire 2-0).
Si Zidane n'a pas forcément imprimé un style très clair à son équipe, il a su l'amener jusqu'à Milan et redresser la barre en Liga, où le Real Madrid a lutté pour le titre jusqu'à la dernière journée.
"Il faut féliciter Zidane pour le travail accompli, qui a été fabuleux", a d'ailleurs estimé Diego Simeone , son homologue à l'Atletico et adversaire samedi.
"Il a apporté de l'intensité, de la vitesse en attaque. Son équipe a un style plus complet. Et il a transmis sa tranquillité à l'effectif", a insisté "El Cholo".
L'Argentin aussi était déjà là en 2014. Son Atletico, à la recherche d'un premier sacre en C1 après les échecs de 1974 et 2014, a été remanié -Diego Costa, Thibaut Courtois ou David Villa sont partis- mais lui n'a pas bougé.
Cheveux gominés, cravate noire et gesticulations de danseur, l'Argentin reste l'âme des "Colchoneros". "L'effort n'est pas négociable" est sa maxime et son bilan force l'admiration.
- Ronaldo contre Griezmann -
Pour atteindre sa deuxième finale de Ligue des champions en trois ans, "l'autre" club de Madrid a déjà renversé Barcelone et le Bayern Munich. S'il ajoutait le Real Madrid à ses victimes, l'Atletico réussirait un invraisemblable Grand Chelem, les travaux d'Hercule du football européen.
La finale de 2014 a toutefois préparé le Real, et les équipiers de Cristiano Ronaldo savent à quoi s'attendre. Ils auront le ballon, sans doute, mais ils auront aussi une meute de chiens accrochés à leurs basques et vont prendre des coups.
Mais comme l'Atletico n'est pas la caricature d'équipe ultra-défensive qui est parfois dépeinte, les Merengue savent aussi qu'ils auront quelques poisons violents à éviter, Antoine Griezmann en tête.
L'attaquant français réussit une saison de tout premier plan, et à l'heure de disputer sa première grande finale, il peut regarder Ronaldo dans les yeux : le Portugais a inscrit 51 buts en 47 matches avec le Real cette saison, Griezmann en est lui à 32 en 53 rencontres.
L'état physique exact de Ronaldo est d'ailleurs l'une des interrogations d'avant-match. Après un souci aux ischio-jambiers qui lui avait fait manquer la demi-finale aller face à Manchester City, le Portugais a connu une petite alerte à la cuisse gauche cette semaine.
Rien de grave, a-t-il assuré, bien décidé à aller chercher une troisième Ligue des champions.
Ensuite, il sera temps pour Ronaldo, Griezmann et un certain nombre des protagonistes de cette finale de se concentrer sur l'Euro (10 juin-10 juillet). Zidane n'y sera pas, il a bien le droit de souffler.
Composition probable des équipes de l'Atletico Madrid et du Real Madrid pour la finale de la Ligue des champions, samedi à Milan (20h45).
Atletico Madrid: Oblak - Juanfran, Savic, Godin, Felipe Luis - Augusto Fernandez, Koke, Gabi (cap.), Saul - Torres, Griezmann.
Entraîneur: Diego Simeone (ARG)
Real Madrid: Navas - Carvajal, Ramos (cap.), Pepe, Marcelo - Modric, Casemiro, Kroos - Bale, Benzema, Ronaldo.
Entraîneur: Zinedine Zidane (FRA)
Arbitre: Mark Clattenburg (ENG)