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Rentrée d'argent immédiate, mais aussi vitrine pour vendre plus tard ses joueurs et représenter dignement la Principauté à l'étranger: voilà toute l'importance d'une qualification en Ligue des Champions pour Monaco, bien parti avant son barrage retour mardi à domicile contre Villarreal (victoire 2-1 à l'aller).
Sportivement, les choses sont simples. Si mardi soir au Stade Louis-II (20h45), les hommes de Leonardo Jardim ne perdent pas (ils peuvent même se permettre une défaite 1-0), Monaco rejouera la Ligue des Champions. Et accompagnera le Paris SG et Lyon dans la très lucrative compétition reine, qui débute par une première journée de groupes les 13 et 14 septembre.
A condition d'évacuer une pression qui prend une forme concrète sur le Rocher: le tirage au sort de la phase de poules pour les survivants des barrages de C1 a lieu jeudi soir à... Monaco. Mais avant de penser au tirage, il y a un match à jouer.
Quart-de-finalistes de la C1 en 2014/15, éliminés seulement par le futur finaliste la Juventus Turin, les Monégasques ont ruminé leur frustration en regardant la compétition devant la TV la saison passée, après avoir été sortis en barrages par Valence.
Au delà d'une question d'orgueil, la qualification est obligatoire pour la direction de l'ASM. Ne serait-ce que pour l'assurance à court terme d'une rentrée financière, d'environ 15 millions d'euros minimum.
- "Business plan" -
Ensuite parce qu'à plus long terme, une participation régulière à la plus médiatique des compétitions continentales est une des articulations majeures du "business plan" de Monaco. Pour vendre des joueurs en maximisant la plus-value, il s'agit d'exposer les jeunes éléments dans la plus belle des vitrines: la Ligue des Champions, et son rayonnement planétaire.
Plus globalement, l'état monégasque souhaite promouvoir l'image de la Principauté de Monaco à travers le monde par différents axes: l'innovation, la défense de l'environnement, la sécurité mais aussi, depuis longtemps, l'excellence et le prestige. Des vecteurs qui peuvent passer entre autres par le sport.
Et même si le Palais Princier n'est plus majoritaire au sein du club depuis son sauvetage de la faillite par Dmitry Rybolovlev en décembre 2011, ce dernier a compris que l'AS Monaco est une représentation essentielle de la Principauté. La mauvaise saison passée le lui a bien rappelé.
Depuis, le milliardaire russe a tout mis en oeuvre pour redorer l'image de son club en Europe - ainsi que sa propre image à Monaco.
- Désastreuse impression l'été dernier -
Cette fois, contrairement à la désastreuse impression laissée la saison dernière à la même époque, lorsque le club vendait tous ses bijoux aux plus offrants (Kondogbia, Ferreira Carrasco, Abdennour, Kurzawa, et surtout Martial) sans assurer sportivement, le club a recruté en prévision des matches européens de l'été.
"C'était la stratégie du club de commencer vite le recrutement afin de préparer l'équipe", explique Jardim. D'ailleurs, pour lui, "le niveau global a augmenté avec les retours de Germain et Falcao, les arrivées de Mendy, Sidibé, Glik, et les jeunes, comme Lemar, qui ont plus d'expérience."
Depuis la reprise, l'ASM est donc monté en puissance avec un effectif qui se connaît. Le choix de Jardim de ne débuter le dernier match à Nantes qu'avec trois titulaires de l'aller à Villarreal (Subasic, Glik et Mendy) s'est aussi révélé gagnant (victoire 1-0), et permet d'économiser les forces.
Si pour la rencontre la plus importante de sa saison, Monaco sera privé mardi soir de Falcao, Love, Mbappé, Sidibé (blessés), et de Mendy (suspendu), le groupe de l'entraîneur portugais possède désormais assez de certitudes pour se qualifier. Et ainsi, peut-être, passer un cap qu'aucun club français n'a franchi depuis Lille en 2012.