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Avec Zinédine Zidane à la baguette, le Real Madrid s'est métamorphosé en l'espace de quatre mois, passant de l'équipe humiliée par le FC Barcelone fin 2015 (0-4) au onze sublimé qui s'est qualifié mercredi pour la finale de la Ligue des champions.
. Un club revigoré
A sa nomination, qui aurait dit que le jeune entraîneur français irait si haut, si vite?
Le Real restait sur une année 2015 horribilis, sans le moindre trophée et avec une série de couacs sportifs et extra-sportifs: le transfert avorté du gardien David De Gea , la mise en examen de Karim Benzema dans l'affaire de la sex-tape, l'élimination sur tapis vert en Coupe du Roi pour avoir aligné un joueur suspendu, la gifle historique subie au stade Santiago-Bernabeu face à un Barça triomphant (0-4) fin novembre...
Le Français, entraîneur de la réserve merengue, manquait probablement d'expérience pour remplacer Rafael Benitez début janvier. Mais le statut d'icône de l'ex-meneur de jeu du Real (2001-2006) a permis de ramener le calme parmi des "socios" (supporteurs-actionnaires) très échaudés.
Les premières semaines de Zidane sur le banc n'ont pas toujours été simples, avec notamment un derby perdu fin février en Liga contre l'Atletico Madrid (1-0), qui sera l'adversaire du Real le 28 mai en finale de la Ligue des champions.
Mais le mois d'avril a marqué une inflexion: le clasico gagné au Camp Nou (2-1) face au Barça a rendu sa fierté à la "Maison blanche", tout en lui permettant de revenir dans la course en Liga, avec seulement un point de retard sur le duo Barça-Atletico à deux journées de la fin. Et la qualification pour la finale de C1 mercredi contre Manchester City (0-0, 1-0) a confirmé l'efficacité de la méthode Zidane.
"Je suis l'entraîneur de l'équipe et il y a sûrement des choses que j'ai bien faites", a souri le technicien français mercredi.
. Un vestiaire pacifié
La mue la plus spectaculaire a trait à l'état d'esprit: les joueurs madrilènes, déboussolés hier, affichent aujourd'hui une solide force mentale, à l'image de la "remontada" réussie en quarts de C1 contre Wolfsburg (0-2 puis 3-0).
Pour cela, "Zizou" a pris des décisions courageuses, comme reléguer sur le banc les dilettantes James Rodriguez et Isco, et intégrer le milieu défensif brésilien Casemiro.
"Zidane a été crucial dans ce changement", a noté jeudi dans un éditorial Alfredo Relano, directeur du quotidien sportif madrilène As. "Il a décontracté l'effectif, l'a isolée des mauvaises influences et a stabilisé le groupe autour de Casemiro."
Quant à Cristiano Ronaldo , il est redevenu décisif dans les grands matches avec l'arrivée du Français.
"J'espère qu'il continuera à ce poste", a réaffirmé le triple Ballon d'Or portugais mercredi. "Nous avons toujours été derrière Zidane, parce que c'est une personne humble, qui sait écouter les joueurs, et cela facilite toujours les choses."
Charismatique, diplomate et à l'écoute, "Zizou" a restauré la solidité et la solidarité au sein de l'équipe. "Si le message passe, je suis content", a-t-il simplement commenté.
. Une communication maîtrisée
Face à la presse aussi, la mutation est notable: quand Benitez était cassant et professoral, Zidane paraît souriant et détendu devant les journalistes, esquivant sans mal les polémiques dont les médias espagnols sont friands.
"Il a prêché la paix à chaque conférence de presse", observe Alfredo Relano.
Et l'ancien Ballon d'Or a toujours pris publiquement la défense de son groupe, comme par exemple au sujet des démêlés judiciaires de Benzema.
"Il s'en sort très bien. Il a gagné le respect de tout entraîneur", a déclaré à l'AFP Vicente Del Bosque , entraîneur de Zidane pendant deux saisons au Real (2001-2003).
"Dans sa communication, il fait très bien les choses. Et sur les résultats aussi. Il fait du bon travail et cela me réjouit, car c'est un collègue, en fin de compte", a ajouté l'expérimenté sélectionneur de l'Espagne, heureux de voir son ancien élève passer maître dans la carrière d'entraîneur.