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Implacable rouleau compresseur en Espagne et en Europe, l'Atletico Madrid espère continuer à bousculer l'ordre établi mercredi en demi-finale aller de Ligue des champions contre le Bayern Munich (20h45), afin de dégager la voie vers un éventuel doublé championnat-C1.
. Les petites mains face aux gros bras
A l'heure de recevoir les Munichois au stade Vicente-Calderon, l'Atletico fait figure de trouble-fête dans le dernier carré européen, qu'il a atteint pour la deuxième fois en trois ans.
Ses 187,1 millions d'euros de revenus en 2015, selon le cabinet Deloitte, le rangent à la 15e place des plus grosses écuries européennes, loin derrière les autres demi-finalistes, le Real Madrid (1er, 577 M EUR), le Bayern Munich (5e, 474 M EUR) et Manchester City (6e, 463,5 M EUR).
Mais l'argent ne fait pas tout puisque l'équipe entraînée par l'Argentin Diego Simeone a réussi à renverser en quart de finale l'ogre FC Barcelone, tenant du titre (1-2, 2-0). Et un club modeste comme Leicester, en passe de remporter le Championnat d'Angleterre, est un exemple à suivre pour l'Atletico, a fait valoir le défenseur brésilien Filipe Luis.
"Dans le football, ce genre de choses épiques arrivent. Parce que même s'il y a une différence de budgets, nous sommes l'équipe qui joue le plus collectif", a déclaré lundi le latéral "colchonero".
Avec une solidarité à toute épreuve et un finisseur comme le Français Antoine Griezmann (29 buts toutes compétitions confondues), l'Atletico peut viser haut dans cette fin de saison.
En championnat, il compte le même nombre de points que le leader Barcelone à trois journées de la fin. Et en Ligue des champions, il n'est qu'à deux matches d'atteindre la troisième finale de son histoire, deux ans après son échec face au Real Madrid à Lisbonne (4-1 a.p.).
. Profession: démolisseurs
L'Atletico de Simeone est une machine à neutraliser l'adversaire et à démolir ses schémas offensifs: pressing tout-terrain, bloc très compact et réalisme sur coups de pied arrêtés.
Résultat: sa défense est la meilleure de Liga (16 buts encaissés) et le gardien slovène Jan Oblak a établi cette saison un nouveau record du club avec 22 matches de Championnat d'Espagne sans encaisser de but.
La blessure de l'Uruguayen Diego Godin (cuisse), patron de la défense, est néanmoins un coup dur pour les "Colchoneros". Mais Lucas Hernandez (20 ans) a montré ces derniers jours qu'il ne tremblait pas dans les grands matches.
Le jeune Français devrait passer un nouveau test mercredi face aux attaquants du Bayern. Le Polonais Robert Lewandowski compte 38 buts cette saison, dont huit en Ligue des champions. Et Thomas Müller, Douglas Costa, Kingsley Coman ou Franck Ribéry semblent capables de forcer la forteresse madrilène.
. Un effondrement à effacer
Le Bayern et l'Atletico s'affrontent pour la première fois depuis la finale 1974, dont le scénario avait été un crève-coeur pour l'"Atleti": ouverture du score de Luis Aragones en prolongation mais égalisation in extremis du Bayern (1-1). En match d'appui le surlendemain, les Madrilènes s'étaient effrondrés (4-0).
Cette défaite reste une plaie ouverte dans la mémoire du club madrilène et a contribué à alimenter son image de "pupas", un terme espagnol désignant des malchanceux chroniques.
Mercredi, tout le stade Vicente-Calderon espère effacer ce triste souvenir. "Nier cela, ce serait nier la réalité", a reconnu lundi le milieu argentin Augusto Fernandez. "Je sais ce dont rêvent les gens, ce qu'ils réclament."
Le Bayern n'est d'ailleurs pas forcément au mieux: même si le club allemand est quasiment assuré d'un quatrième titre de rang et qualifié en finale de Coupe d'Allemagne, l'équipe entraînée par Pep Guardiola ne montre pas son meilleur visage ces derniers temps, malgré un Arturo Vidal très tranchant.
Mais le Bayern continue de gagner et a pu faire tourner le week-end dernier pendant que l'Atletico peinait contre Malaga (victoire 1-0). La fraîcheur sera-t-elle suffisante pour stopper le bulldozer "colchonero" ?