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Sept supporteurs corses ont été condamnés vendredi à Reims à des amendes allant jusqu'à 2.000 euros et pour certains à des interdictions de stade pour outrage et rébellion contre la police lors du match de Ligue 1 Reims-Bastia le 13 février.
Lors des heurts, un jeune supporteur bastiais qui ne faisait pas partie des sept prévenus, Maxime Beux, avait été gravement blessé à l'oeil, ce qui avait provoqué une vague de manifestations en Corse les jours suivants.
Ces peines sont sensiblement inférieures aux réquisitions du parquet qui, lors du procès le 22 mars, avait demandé jusqu'à cinq mois de prison avec sursis.
Six supporteurs ont ainsi été condamnés à une amende de 2.000 euros pour "rébellions commises en réunion lors d'une manifestation sportive" et "outrage à personne d'autorité publique", peines assorties d'une interdiction de stade de deux ans pour tous les matches du SC Bastia.
Un septième prévenu a pour sa part écopé d'une seule amende de 1.000 euros pour "outrage".
Tous ont cependant été relaxés des poursuites pour "faits de violence".
L'un des avocats des prévenus, Mathieu Fabiani, s'est déclaré "satisfait" de la décision concernant son client condamné à 1.000 euros d'amende, mais entend se "concerter avec ses collègues sur la possibilité de faire appel" pour les six autres.
"Je suis assez surpris de la condamnation pour outrage et rébellion. La rébellion n'a pas été établie. Depuis le premier jour, nous pointons le dysfonctionnement de la police rémoise", a-t-il commenté à l'issue de la lecture du délibéré.
Les faits visés se seraient déroulés en trois temps, avait avancé le parquet lors d'une audience le 15 février.
D'abord avant le match, où une vingtaine de supporteurs auraient lancé des engins incendiaires en ville. Ensuite dans l'enceinte du stade Delaune, où "le décor était planté. Outre les insultes (à destination des forces de l'ordre, ndlr), un tag mentionnant le préfet Érignac, abattu à Ajaccio en 1998, a été découvert dans les toilettes signé du groupe de supporters Bastia 1905". Puis à l'issue de la rencontre, en centre-ville, lorsqu'une dizaine de fans auraient commencé à lancer des fumigènes contre les policiers.
C'est lors de ces heurts que Maxime Beux, 22 ans, a perdu l'usage d'un ?il dans des circonstances restant à déterminer. Selon le parquet, il s'était blessé en tombant sur un poteau alors qu'il tentait d?échapper aux policiers lancés à ses trousses. Une version mise en doute par des témoins et les dirigeants corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni (nationalistes): le premier avait affirmé que le jeune homme avait été blessé par un tir de flash-ball, le second condamnant "des comportements provocateurs et brutaux (...) des forces de l'ordre".
Une information judiciaire contre X a été ouverte le 17 février pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours" et l'IGPN a été saisie.
Les incidents survenus à Reims avaient suscité de la colère en Corse, où plusieurs manifestations et rassemblements avaient dégénéré dans la semaine qui avait suivi et s'était achevée le 21 février par le défilé, sans incident, de plusieurs milliers de personnes à Bastia.