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"Claudio Ranieri, vraiment?", s'était moqué l'icône de Leicester, Gary Lineker , à l'annonce de la nomination de l'entraîneur italien à la réputation de 'loser'. Une saison plus tard, le sympathique technicien a fait taire les critiques et entrer le petit club anglais dans l'histoire.
"Ranieri a clairement de l'expérience mais c'est un choix qui manque d'inspiration", avait ajouté sur Twitter Gary Lineker , natif de Leicester et ex-meilleur buteur anglais du Mondial-86. "C'est un mec sympa mais après ce qu'il s'est passé en Grèce, je suis surpris qu'il revienne en Premier League", avait approuvé Harry Redknapp.
C'est vrai que l'Italien de 64 ans se traînait, jusqu'à ce lundi, une solide réputation de loser, notamment en Premier League où il a entraîné Chelsea durant quatre saisons (2000-2004) sans remporter de titre - même s'il a aussi conduit le club période pré-Abramovitch jusqu'en demi-finale de Ligue des champions et à la 2e place de la Premier League en 2004.
Et puis, quelques mois après son départ de Monaco où il n'avait pas été prolongé malgré un bon bilan (un titre de L2 puis une 2e place en L1 derrière l'intouchable PSG), son aventure en Grèce n'augurait rien de bon pour la suite de sa riche carrière de coach. Il n'y est en effet resté que quatre mois, avant d'être viré sans ménagement le 15 novembre 2014.
Bref, son atterrissage le 13 juillet à Leicester avait tout du pari hasardeux, d'autant qu'il y remplaçait Nigel Pearson, propulsé héros de la fin de saison précédente en arrachant un improbable maintien. Mais le débonnaire italien a déjoué tous les pronostics, pour offrir à Leicester son premier titre en 132 années d'existence.
Surnommé "Le Bricoleur" en Angleterre car il changeait en permanence l'équipe de Chelsea, club qu'il a quitté un peu précipitamment, Ranieri se fait très vite adopter par les Foxes, séduits par son côté tranquille et son ouverture d'esprit, alors qu'ils craignaient un tyran italien intraitable sur la tactique.
- 'Le même homme' -
A mi-chemin entre le papy sympa et le doux mentor, l'ancien défenseur de devoir s'est rendu célèbre dans les Midlands en offrant des pizzas à ses joueurs après le premier match sans but encaissé, et, malgré un visage sec et des lunettes sévères, il materne un effectif auquel il accorde systématiquement deux jours de congés hebdomadaires.
Protecteur, il a aussi eu l'intelligence de ne jamais mettre de pression superflue sur ses joueurs, y compris lorsque le titre se dessinait de plus en plus nettement. Sans oublier ses qualités de tacticien, qui, après avoir bénéficié à Monaco ou la Fiorentina (1993-97), ont fait de Leicester l'une des meilleures équipes continentales de contres.
Et "The Tinkerman", le bricoleur, s'est mué en... "The Sausageman". Pour honorer sa saison, un boucher de Leicester commercialise en effet en ville depuis mars une saucisse à son nom.
"Je suis bien à Leicester, je ne pense pas bouger. Je pense que ce sera mon dernier club et j'espère qu'ils me donneront un contrat long de six ou sept saisons de plus avant que je ne me retire", déclarait-il en mars alors que son contrat initial court jusqu'en 2019.
Une belle revanche? Lui assure ne pas penser à cela. "Il n'y a aucune revanche", a-t-il garanti fin avril. "Je suis le même homme. Si j'étais stupide avant, je le suis toujours. Les supporteurs n'ont jamais été négatifs avec moi. Par contre, certains médias..." Sympa, on vous dit.