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L'Europe s'ouvre enfin à la technologie sur la ligne de but: quatre ans après la Fifa, l'UEFA a autorisé vendredi son utilisation à l'Euro-2016 en France (10 juin-10 juillet) ainsi qu'en Ligue des champions à partir de la saison prochaine.
L'instance européenne était étrangement à la traîne sur ce dossier alors que la Fédération internationale avait introduit dès 2012 la "Goal-line technology" (GLT) dans ses tournois majeurs, suivie depuis par quatre grands championnats (Allemagne, Angleterre, France, Italie). L'anomalie est réparée.
Quelques jours après l'annonce par l'International Board, qui détermine et fait évoluer les règles dans le football, d'une recommandation pour des tests rapides concernant le recours à la vidéo, l'UEFA a donc fait sa petite révolution sur la question de l'usage de la technologie pour seconder les arbitres.
Celle-ci permet, grâce à plusieurs caméras à grande vitesse, de vérifier si un ballon a bel et bien franchi la ligne de but.
L'introduction de la "GLT" a été préparée depuis plusieurs mois par la commission d'arbitrage de l'UEFA présidée par Pierluigi Collina. Opposé de longue date à la vidéo et plutôt partisan d'une augmentation du nombre d'arbitres, le président de l'instance européenne Michel Platini avait cependant autorisé une réflexion en ce sens, laissant les directeurs de jeu trancher.
- Statu quo pour Platini -
"Pendant des années, nous avons analysé des centaines de matchs, collecté des données sur de multiples situations se produisant lors des rencontres. La décision n'a pas été prise du jour au lendemain", avait expliqué Collina mardi dans un entretien sur le site internet de l'UEFA.
La question du coût de cette technologie a longtemps effrayé l'UEFA et Michel Platini mais son extension à plusieurs ligues et compétitions, notamment la Coupe du monde au Brésil en 2014, en a singulièrement réduit le prix.
Autre élément essentiel: aucun "bug" n'est jusqu'ici intervenu dans l'utilisation de la "GLT" qui a fait les preuves de sa fiabilité.
La technologie sur la ligne de but viendra en complément de l'arbitrage à 5 utilisé par l'UEFA.
Outre l'aide à l'arbitrage, l'avenir de Michel Platini et la question de l'élection à la présidence de la Fifa, prévue le 26 février, ont aussi accaparé le comité exécutif de l'UEFA, soit le gouvernement du foot européen.
Embourbé dans une situation inextricable et obligé de se retirer de la course à la tête de la Fifa, le Français a entrevu un petit rayon de soleil vendredi puisque la Confédération européenne a annoncé qu'elle n'organisera pas de scrutin présidentiel tant que son patron, suspendu 8 ans de toutes fonctions officielles par la Fifa, n'aura pas épuisé toutes ses voies de recours.
Platini s'est ainsi dit "heureux et honoré de la solidarité exprimée par les fédérations européennes", selon son entourage interrogé par l'AFP.
- Infantino dans la course -
Platini a fait appel devant la commission des recours de la Fédération internationale après avoir été condamné le 21 décembre pour "abus de confiance", "conflit d'intérêt" et "gestion déloyale" pour un paiement de 1,8 million d'euros effectué en 2011 sans contrat écrit par le président démissionnaire de la Fifa Joseph Blatter, également suspendu 8 ans.
Selon les deux ex-hommes forts du football mondial, ce versement constituait le solde de la rémunération d'un travail de conseiller réalisé par Platini auprès de Blatter entre 1999 et 2002, sur la base d'un contrat oral.
En cas d'échec devant la Fifa, il restera ensuite à l'ex-meneur et capitaine des Bleus la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS) pour espérer être blanchi ou voir sa sanction réduite. Mais ses ennuis ne s'arrêtent pas là, la chambre d'instruction de la Fifa, qui avait requis sa radiation à vie, ayant décidé de faire appel en interne de sa suspension de huit ans, qu'elle juge pas assez sévère, la charge de "corruption" n'ayant pas été retenue.
Concernant le scrutin à la Fifa, le Comité exécutif a, sans surprise, affiché son soutien "à l"unanimité" au secrétaire général Gianni Infantino, l'un des cinq candidats à la succession de Joseph Blatter avec le président de la Confédération asiatique, le Cheikh Salman Bin Ebrahim Al Khalifa (Bahreïn), l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali, ancien vice-président de la Fifa, et le Français Jérôme Champagne, ex-secrétaire général adjoint de la Fifa.