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"C'est entre moi et lui": le Cheikh Salman, l'un des favoris pour la présidence de la Fifa, s'attend à un face-à-face avec le candidat européen Gianni Infantino à l'élection du 26 février et met la pression sur les trois autres prétendants, dans un entretien à l'AFP.
"Gianni a le soutien de sa confédération (l'Europe) et je pense que l'Asie a son candidat" (lui-même, président de la Confédération asiatique de football, l'AFC), a assuré le Bahreini dimanche à l'AFP à Doha.
"Selon ce que j'entends, selon ce que je ressens, je pense que c'est entre moi et lui", a ajouté le cheikh, principal favori aux côtés du Suisse, secrétaire général de l'UEFA.
Le patron du foot asiatique en a profité pour mettre la pression sur les trois autres postulants, le prince jordanien Ali, le Français Jérôme Champagne et le Sud-Africain Tokyo Sexwale: "Tout candidat qui sent qu'il ne pourra pas rassembler un nombre minimum (de voix) ne devrait, selon moi, pas continuer."
Mais dans la foulée, Sexwale a balayé l'éventualité d'un retrait, pourtant avancée par la presse de son pays: "Je suis toujours en course et je ne m'enfuis pas", a-t-il déclaré à l'AFP, également à Doha, où avait lieu le Championnat d'Asie des moins de 23 ans. Le Sud-Africain l'assure: il restera en lice sauf "tremblement de terre".
- 'Mieux que bien' -
Le nouveau président de la Fifa, embourbée dans la pire crise de son histoire sur fond de soupçons de corruption, sera élu le 26 février à Zurich, où siège l'instance suprême du football mondial. Il succèdera au Suisse Joseph Blatter, qui a dû renoncer à son poste en raison de ce scandale mondial, après 17 ans de règne.
Les votants sont les 209 fédérations de football nationales membres de la Fifa.
"L'élection approche et selon les contacts que j'ai eus avec les fédérations, je suis confiant et optimiste. De mon point de vue, tout va mieux que bien", a affirmé le cheikh Salman.
Malgré son statut de favori, il part avec un point faible: il est vivement critiqué par les organisations de défense des Droits de l'Homme pour son rôle, qu'il réfute, dans la répression du soulèvement démocratique de 2011 à Bahreïn.
Infantino, lui, est le candidat de substitution de l'UEFA après la suspension du Français Michel Platini en raison d'un versement d'argent contesté reçu de Blatter.
Vendredi, Infantino a reçu le soutien de la Confédération sud-américaine (Conmebol). Il a prévu de rencontrer la presse lundi à Londres pour détailler son programme.
Quelques jours plus tard, vendredi 5 février, la Confédération africaine de football (CAF) prendra une éventuelle décision sur un soutien à un candidat, lors de son Comité exécutif.
- L'Afrique, stratégique -
Le choix du continent africain, qui compte 54 fédérations nationales, pourrait s'avérer décisif. La CAF dispose du plus gros réservoir de voix au Congrès de la Fédération internationale devant l'UEFA (53, Gibraltar n'étant pas reconnu par la Fifa), l'Asie (46), la Concacaf (Amérique du nord, centrale et Caraïbes, soit 35 voix), l'Océanie (11) et l'Amérique du Sud (10).
Or, la CAF a conclu le 15 janvier un accord de partenariat technique avec l'AFC, qui pourrait déjà constituer un premier pas vers un soutien de l'Afrique au cheikh Salman.
Cet accord avait d'ailleurs été immédiatement dénoncé par le prince Ali comme une "tentative de violer les règles électorales". Le Jordanien suspectait une manoeuvre pour mettre en place "un vote en bloc" entre l'Afrique et l'Asie en faveur du cheikh Salman.
Alors qu'on se rapproche de l'élection, Blatter et Platini poursuivent leur bataille juridique contre leur suspension. Ils passeront bientôt devant l'instance d'appel de la Fifa: le 15 février pour Platini, le 16 pour Blatter, dix jours pile avant l'élection. Blatter est parallèlement mis en examen par la justice suisse.