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Cette semaine s'annonce agitée pour la Fifa : Michel Platini espère que le Tribunal arbitral du sport (TAS) va lever sa suspension provisoire, tandis que les vieux scandales remontent à la surface autour de Sepp Blatter, président démissionnaire et également suspendu.
Le TAS, juridiction sportive suprême et indépendante, basée à Lausanne, devrait donc se prononcer cette semaine sur la levée ou non de la suspension provisoire de 90 jours infligée le 8 octobre à Platini par la justice interne de la Fifa.
Cette sanction, qui court jusqu'au 5 janvier, prive le Français de toute activité dans le football, donc de ses fonctions de président de l'UEFA. Elle gèle aussi sa candidature à la présidence de la Fifa, pour laquelle le scrutin est toujours programmé le 26 février.
Une levée de cette suspension n'enlèverait pas l'épée de Damoclès au-dessus de la tête de l'ancien meneur des Bleus. La chambre de jugement de la commission d'éthique de la Fifa doit toujours rendre son verdict sur le fond avant Noël, après l'avoir entendu entre le 16 et le 18 décembre. Et les juges instructeurs de la Fifa ont requis contre lui la radiation à vie du monde du foot.
Au coeur de ce dossier, il y a ce fameux paiement controversé de 1,8 M EUR reçu en 2011 de la part de Blatter pour un travail de conseiller achevé en 2002.
- Platini au tirage au sort samedi ? -
Ce week-end, le camp Platini a pu enfin savourer une petite éclaircie. Selon le Journal du Dimanche, une note interne de l'UEFA datant de novembre 1998 montre que plusieurs personnes au sommet du foot mondial étaient au courant de l'existence d'un contrat pour rémunérer Platini sur la base annuelle de 1 M de francs suisses pour un travail à la Fifa.
"Ce document est la preuve écrite d'un contrat oral", s'est félicité auprès de l'AFP Me Thibaud d'Alès, avocat de Platini. Cela suffira-t-il à blanchir l'ex-triple Ballon d'or et lui permettre de se présenter à la présidence de la Fifa ?
Une levée de sa suspension par le TAS lui permettrait en tout cas, sans préjuger de la décision finale de la justice interne de la Fifa, de reprendre ses habits de patron de l'UEFA et de présider le tirage au sort de l'Euro-2016, samedi soir à Paris. Ce serait alors une image forte en symboles pour celui qui souleva le trophée de l'Euro-1984 dans cette ville à la tête de l'équipe de France, et qui fut réélu président de l'UEFA par acclamation dans la capitale française en 2011.
Le cas Platini n'est pas le seul dossier sur les étagères d'une Fifa en crise perpétuelle, sur fond de corruption à grande échelle. Les vagues d'arrestations diligentées par la justice américaine se succèdent chez les hauts dirigeants de l'instance suprême du ballon rond, comme celles des deux vice-présidents (le Paraguayen Napout et le Hondurien Hawit) interpellés à l'aube jeudi dernier dans un luxueux hôtel de Zurich, en marge d'une séance de travail du gouvernement du foot mondial.
- Blatter savait-il pour ISL ? -
Blatter, également suspendu 90 jours jusqu'au 5 janvier, sera lui aussi entendu par la chambre de jugement de la Fifa entre les 16 et 18 décembre. Celui qui était président depuis 1998 est également sous le coup de l'équivalent d'une mise en examen par la justice suisse, qui lui reproche le fameux paiement de 1,8 M EUR à Platini et d'avoir cédé des droits TV sur des compétitions de foot à des prix très en dessous du marché.
Et les vieux scandales remontent à la surface. Le FBI examine des documents qui prouveraient que le Suisse avait connaissance des pratiques de corruption au sein de la Fifa dans le cadre du scandale ISL dans les années 1990, selon une enquête de la BBC diffusée dimanche.
Selon le média britannique, la justice américaine est en possession d'une lettre écrite par le prédécesseur de Blatter à la tête de la Fifa, Joao Havelange, dans laquelle l'ancien dirigeant brésilien écrit, à propos des versements d'ISL, que Blatter avait "complète connaissance de toutes les activités" et a "toujours été tenu informé" des paiements.
ISL est une société de marketing sportif soupçonnée d'avoir versé 92 M EUR de pots-de-vin pour obtenir des droits de diffusion de plusieurs compétitions dans les années 1990.
Toujours selon la BBC, Havelange et l'ancien président de la Fédération brésilienne Ricardo Teixeira, notamment, auraient reçu des dessous-de-table.