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Michel Platini , le président de l'UEFA suspendu huit ans par la Fifa de toute activité dans le football, a officiellement fait appel auprès de la chambre des recours de la Fifa lundi en fin d'après-midi, a-t-on appris mardi matin auprès de son entourage.
Informé dans la nuit de vendredi à samedi des motivations de la décision de la chambre de jugement de la Fifa, l'ex-triple Ballon d'Or avait annoncé samedi matin son intention de faire appel.
En annonçant la suspension de l'ancien meneur de la jeu de la Juventus Turin, le 21 décembre, les juges de la Fifa avaient précisé avoir retenu les charges d'"abus de confiance", de "conflit d'intérêt" et de "gestion déloyale", et avoir écarté celle de corruption, mais sans motiver leur sanction. Les actions de Platini ont également démontré "un abus de position de son poste de vice-président de la Fifa et membre du Comité exécutif de la Fifa", avait alors ajouté la Fifa.
Si ces motivations ont été transmises à Michel Platini et à ses avocats, celles-ci ne sont toujours pas connues publiquement. Me Thibaud d'Alès, l'un des avocats de l'ancien N.10 de l'équipe de France, avait expliqué à l'AFP samedi qu'ils entendaient "les lire et les analyser", mais il n'avait rien révélé de leur teneur.
- Le TAS en dernier recours -
Si la chambre de recours de la Fifa confirme la décision de ses collègues de la chambre de jugement, Michel Platini pourra ensuite se tourner vers le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en Suisse, le dernier échelon de la justice sportive.
Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa également suspendu huit ans par l'organisation qu'il a présidée pendant dix-sept ans, avait lui annoncé son intention de faire appel dimanche, via son avocat.
Les juges de la Fifa avaient sanctionné les deux hommes pour un paiement de 1,8 million d'euros effectué en 2011 par la Fifa à Michel Platini . Selon le Suisse et le Français, ce versement constituait le solde de la rémunération d'un travail de conseiller réalisé par Platini auprès du président de la Fifa entre 1999 et 2002, sur la base d'un contrat oral.
Mais cette affirmation concernant un contrat oral entre les deux hommes "n'a pas été jugée convaincante et a été rejetée par la chambre", avaient justifié les juges de la Fifa en décembre.
Fin septembre, la justice pénale suisse s'était aussi saisie de ce versement entre les deux hommes, le ministère public suisse parlant de "paiement déloyal" pour des "travaux prétendument effectués entre janvier 1999 et juin 2002" par le futur patron de l'UEFA.
- Platini: 'il n'y a plus rien' -
Dans ce cadre, Michel Platini avait été entendu comme témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. Et une procédure pénale avait été formellement ouverte contre M. Blatter, pour "soupçon de gestion déloyale" et "abus de confiance", au sujet de ce paiement mais aussi suite à un "contrat défavorable à la Fifa" sur les droits de retransmission télévisée locaux des Mondiaux 2010 et 2014.
Candidat à la succession de Joseph Blatter à la tête de la Fifa depuis le 29 juillet, Michel Platini a définitivement jeté l'éponge jeudi, en annonçant avoir "fait le choix" de se consacrer à sa défense dans un dossier où, selon lui, il n'y a "plus rien", "ni corruption, ni falsification".
Aujourd'hui, il n'y a donc plus que cinq candidats en lice pour remplacer Blatter, démissionnaire depuis le 2 juin, quatre jours après sa réélection à un cinquième mandat, sur fond d'accusations de corruption autour de la Fifa: l'ancien membre de la Fifa Jérôme Champagne, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali et le président de la Confédération asiatique Cheick Salman Bin Ebrahim Al Khalifa.
Si d'ici juin sa suspension était annulée en appel à la Fifa, ou par le TAS, Platini pourrait en revanche retrouver son poste à la tête de l'UEFA, avant l'Euro-2016 en France (10 juin-10 juillet).