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© AFP/FABRICE COFFRINI
Michel Platini
quitte le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne le 29 avril 2016
Michel Platini retrouvera-t-il son costume de président de l'UEFA pour l'Euro? Le destin politique du Français est entre les mains du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui doit rendre lundi à 11h00 (même heure française) une décision sur sa suspension de six ans infligée par la Fifa.
Il s'agit du dernier recours pour l'ancien N.10 et capitaine des Bleus, qui espère être blanchi par la plus haute juridiction sportive basée à Lausanne pour pouvoir donner le coup d'envoi du CHAMPIONNAT D'EUROPE, qui débute le 10 juin en France. Dans le cas contraire, il aura tout perdu, lui qui a déjà dû renoncer à la présidence de la Fifa, laissant la voie libre à son N.2 Gianni Infantino, devenu le nouveau patron de la Fédération internationale.
Au coeur de la procédure: un paiement de 1,8 million d'euros reçu en 2011 de la Fifa pour rémunérer un travail de conseiller de Joseph Blatter, alors président, achevé en 2002 sans contrat écrit. Une affaire révélée en septembre dernier sur la lancée du vaste scandale de corruption qui ébranle l'instance mondiale et a précipité la chute des deux hommes les plus puissants de la planète football.
- Platini 'encore plus optimiste' -
Platini et Blatter ont toujours affirmé qu'il s'agissait d'un solde de tout compte sur la base d'un contrat oral, engagement reconnu en Suisse. Un argument qui n'avait pas convaincu la justice interne de la Fifa qui a suspendu le 21 décembre les deux hommes de toute activité liée au football durant huit ans, les jugeant coupables "d'abus de position", de "conflit d'intérêts" et de "gestion déloyale".
Une punition ramenée à six ans en appel.
Outre la justice sportive, Sepp Blatter est mis en examen en Suisse pour ce paiement ainsi que pour un contrat de droits TV présumé très en-dessous des prix du marché au détriment de la Fifa. Michel Platini a lui été entendu comme témoin assisté.
Le Français a été auditionné le 29 avril durant huit heures par les trois arbitres du TAS chargés de trancher son cas. Il en est sorti "encore plus optimiste". Reste à savoir si ses déclarations relèvent de la méthode Coué ou de cette intuition qui faisait sa force du temps de sa carrière de joueur.
- L'UEFA en attente -
"J'ai dit que comme devant le but, j'essaie d'être précis, net et concis. Donc, j'ai travaillé, j'ai fait une facture, j'ai suivi les directives de la Fifa, j'ai reçu l'argent et j'ai payé mes impôts", avait également expliqué Platini. Blatter, cité comme témoin par la Fédération internationale devant le TAS, a "exactement confirmé" cela, avait assuré le Français.
Au-delà du cas personnel de Platini, l'enjeu est aussi capital pour l'UEFA qui peut difficilement débuter l'Euro, sa compétition-reine, sans chef à son bord.
Confrontée à une terrible vacance du pouvoir, l'institution européenne attend donc avec impatience de connaître le sort qui sera réservé à son président suspendu avant de prendre une décision définitive le 18 mai, comme l'a décidé son Comité exécutif, le 3 mai à Budapest.
"Soit nous acterons le retour de Michel Platini , soit nous aurons une discussion sur la situation à la présidence et nous discuterons de l'étape suivante", avait alors exposé Theodore Theodoridis, secrétaire général par intérim de l'UEFA depuis l'élection de Gianni Infantino à la tête de la Fifa.
Dans l'attente du verdict du TAS, la Confédération européenne n'a pas nommé formellement de président par intérim. Si Platini n'était pas rétabli dans ses fonctions, l'élection d'un nouveau patron de l'UEFA pourrait, en théorie, être organisée en urgence, sans le délai de trois mois de campagne électorale prévu par les statuts.