Happy Birthday : |
Multiplication des interviews, traditionnelle lettre de v?ux aux présidents de fédérations -mais cette fois sans en-tête de la Fifa... Joseph Blatter occupe le terrain, avant son audition jeudi par la justice interne de l'instance suprême du foot à Zurich.
. Suspendu deux ans ou à vie ?
Dans un entretien paru sur le site de Libération mardi soir, Blatter, d'après les "fuites dans la presse", donne même son estimation de ce qu'il risque: "deux ans de suspension et 160.000 francs suisses (environ 147.000 euros) d'amende, ou suspension à vie".
Et de lâcher dans son style inimitable: "Je peux aller devant n'importe quel tribunal avec la conscience tranquille. Si on voulait m'éliminer, on a failli réussir: le 1er novembre (il a fait un malaise), si je n'avais pas été aux urgences de l'hôpital de Zurich, où pratiquent de très grands médecins, vous auriez écrit mon épitaphe".
La justice interne de la Fifa lui reproche notamment un paiement controversé de 1,8 M EUR en 2011 pour Michel Platini , ainsi qu'un contrat de droits TV présumé déloyal envers la Fifa. Le verdict est attendu à partir de lundi.
. Défense soignée
"Ce paiement a été soumis au processus administratif intégral, dont le caractère correct a été confirmé par toutes les instances compétentes de la Fifa -y compris le congrès", a-t-il aussi écrit aux présidents de fédérations, dans une lettre datée de Zurich, où se trouve le siège de la Fifa, mais à en-tête du seul nom de Blatter.
Et de plaider sa bonne foi, assurant appliquer des valeurs "transmises par (ses) parents": "n'accepte jamais de l'argent que tu n'as pas gagné", et "paie toujours tes dettes".
C'est une allusion à peine voilée aux motifs qui lui valent d'être également mis en examen par la justice civile suisse. Il assure, plus loin dans la lettre, qu'il continuera "à (se) battre pour (son) bon droit" et défendra son "point de vue devant la chambre de jugement (de la Fifa) avec une grande conviction et une croyance ferme en la justice".
Pour autant, Blatter a aussi pointé de quoi discréditer, à ses yeux, cette même commission d'éthique.
. Velléités offensives
La chambre d'instruction de la Fifa et sa façon de communiquer lui "rappellent l'Inquisition", a-t-il déploré. "La manière dont la commission d'éthique communique au sujet de la procédure en cours -elle exige la peine maximale et renforce les préjugés du public- présente une dimension tendancieuse et dangereuse", déplore encore le Suisse de 79 ans.
Dans une interview au journal suisse de langue allemande Blick, Blatter a explicité les raisons pour lesquelles il dit craindre le verdict: "Le juge (de la chambre de jugement de la Fifa) ne peut plus trancher de manière indépendante après de telles déclarations". Il évoque ici les propos d'Andreas Bantel, porte-parole de la chambre d'instruction de la commission d'éthique de la Fifa à L'Equipe, le 11 décembre.
"Platini va sûrement être suspendu plusieurs années, et en ce qui concerne Blatter, il n'y a pas de différence entre une suspension de quelques années ou une suspension à vie", avait affirmé M. Bantel, cité par L'Equipe, avant que le journal sportif français ne retire ces phrases de son site internet -et avant, donc, l'audition des deux hommes sur le fond. Blatter sera entendu jeudi, Platini doit l'être vendredi mais se demande s'il ira. Le verdict est attendu lundi.
M. Bantel avait affirmé samedi à l'AFP que "L'Equipe avait publié une interview non autorisée".
Selon Klaus Stöhlker, un porte-parole de M. Blatter, toute la procédure contre Blatter et Platini pourrait voler en éclats en raison de ces déclarations. En attendant, Blatter martèle qu'il n'est "pas isolé et encore moins muet".
A deux jours de l'audition de Blatter, Juan Angel Napout, ex-président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) et vice-président suspendu de la Fifa, arrêté en Suisse le 3 décembre dans le cadre du scandale de corruption à grande échelle touchant la Fifa, a été extradé aux Etats-Unis. Il a plaidé non coupable à New York.