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Le candidat de l'Europe Gianni Infantino était en tête mercredi devant celui de l'Asie, le cheikh Salman, à deux jours de l'élection à la présidence de la Fifa, selon un décompte des intentions de vote exprimées réalisé par l'AFP auprès des fédérations appelées à voter vendredi.
Sur fond de calculs politiques et de campagne en coulisse, dans les couloirs du siège de la Fifa à Zurich (Suisse), cette enquête montre aussi que derrière ces deux favoris les trois autres candidats en lice semblent condamnés à un rôle de figurants.
Via ses bureaux dans le monde, l'AFP a sollicité la totalité des 209 fédérations membres de la Fifa. 161 ont répondu, soit 77% d'entre elles, dont 100 ont affiché leur soutien à l'un des cinq candidats, les autres se retranchant derrière le secret de l'isoloir.
Avec 68 intentions de vote exprimées sur son nom, l'Italo-Suisse Gianni Infantino devance donc assez largement le cheikh bahreini Salman (28). Mais cet écart est cependant à relativiser, les fédérations européennes, appelées à voter Infantino par l'UEFA, dont il est le N.2, ayant été plus nombreuses à répondre que celles d'Asie ou d'Afrique, supposées voter Salman selon les consignes des Confédérations asiatique (AFC) et africaine (CAF).
- Sexwale et Champagne : 0 -
Peu de supporteurs par contre pour le Prince jordanien Ali, avec quatre intentions de vote. Et aucun pour l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale (0) et le Français Jérôme Champagne (0).
A noter pour Salman le décalage important entre les 28 intentions de vote recueillies par l'AFP et les 100 voix que devrait logiquement lui assurer le soutien reçu des confédérations asiatique (46 voix), dont il est le président, et africaine (54 voix). Même si bien sûr les représentants de chaque fédération nationale restent libres de leur vote dans l'isoloir.
Cette différence est par contre presque nulle pour Gianni Infantino, qui a lui reçu le soutien de l'UEFA (Europe, 53 voix), de la Conmebol (Amérique du Sud, 10 voix), et des 7 pays de l'Amérique centrale, l'UNCAF, partie intégrante de la Concacaf, la Confédération d'Amérique centrale, du Nord et des Caraïbes, laquelle n'a pas donné de consigne de vote globale. Soit 70 voix potentielles, pour 68 intentions de vote dans le décompte de l'AFP.
Au total, 209 fédérations voteront vendredi à Zurich, pour élire le successeur de Joseph Blatter à la tête du football mondial. Voire 207 seulement, si les suspensions frappant l'Indonésie et le Koweit sont toujours maintenues, comme l'a recommandé mercredi le Comité exécutif de la Fifa.
- Libye: 1 vote, 2 fédérations -
61 fédérations ayant répondu à l'AFP n'ont pas souhaité rendre leur vote public avant l'élection. Dont 24 nations africaines sur 54. Un chiffre important avant une dernière ligne droite qui ne sera pas exempte de calculs politiques et lors de laquelle certaines fédérations pourraient s'affranchir des consignes de leurs Confédérations continentales.
Dans certains pays, le flottement règne. En RD Congo par exemple, le vice-président de la Fédération (Fecofa) a d'abord affirmé à l'AFP qu'elle soutenait le prince Ali, malgré la consigne de la CAF de voter pour Salman. Mais le président de la Fecofa, Constant Omari, est revenu sur cette déclaration: "La CAF s'est prononcée. La Fecofa ne peut plus faire de commentaire".
Le Soudan du Sud, lui, a été le seul pays africain à enfreindre officiellement la consigne de vote pour Salman et à donner son bulletin à Infantino.
Et c'est sans parler de certains pays soumis aux aléas de la géopolitique. Ainsi, les responsables du football libyen ne savaient toujours pas mercredi s'ils iront voter. Deux fédérations coexistent en effet dans ce pays, divisé entre deux autorités rivales installées à Tobrouk et Tripoli.