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Le secrétaire général du Tribunal arbitral du sport (TAS), Matthieu Reeb, a qualifié de "relativement exceptionnel" le cas de Michel Platini , venu plaider mardi sa demande de levée de suspension dans l'affaire du fameux paiement controversé de 1,8 million d'euros.
"Le cas est relativement exceptionnel. On parle gouvernance au plus haut niveau et le cas est à ma connaissance pratiquement unique", a exposé Me Reeb venu s'exprimer devant les médias, ajoutant: "M. Platini est là comme partie, donc, évidemment, il peut prendre la parole".
"C'est une audience assez exceptionnelle car on est dans le domaine d'effet suspensif. En principe les décisions sont prises sur la base des mémoires écrits, mais comme les deux parties étaient disponibles et disposées à faire une audience en présence des trois arbitres qui prendront leur décision en fin de semaine, nous avons organisé cette rencontre ici à Lausanne", a poursuivi le secrétaire général du TAS.
Une nouvelle pièce du dossier fait parler: il s'agit d'une note interne de l'UEFA datant de 1998 où Platini est qualifié de futur "employé de la Fifa", que la défense de l'ex-triple Ballon d'Or met en avant et qu'a pu consulter l'AFP mardi.
Pour le camp Platini, ce document, révélé par le Journal du Dimanche, est la preuve "écrite d'un contrat oral" pour un travail salarié et bat en brèche une partie des accusations de la justice interne de la Fifa.
"Cette note de 1998 peut être évoquée, je ne sais pas si elle va être retenue ou non, mais en théorie c'est possible", a commenté Me Reeb à ce sujet.
- 'Trois critères' -
Et de préciser le planning de l'audience: "Les avocats de M. Platini devaient d'abord présenter leurs arguments, suivis de ceux de la Fifa. Puis les trois arbitres (du TAS) pouvaient ensuite poser leurs questions".
Platini est représenté par Me Thibaud d'Alès du cabinet Clifford Chance à Paris et du juriste Thomas Clay, tandis que les deux avocats de la Fifa sont Sébastien Besson et Antonio Rigozzi, tous deux avocats au cabinet Lévy Kaufmann-Kohler de Genève.
"Le juge tient compte de trois critères: le risque de dommages irréparables, les chances de succès au fond et un troisième critère, la pesée des intérêts, ceux de la Fifa prédominent-ils sur ceux de M. Platini ou l'inverse", a-t-il encore détaillé.
Le TAS doit statuer d'ici vendredi sur la levée ou non de la suspension provisoire infligée par la Fifa à Platini pour ce fameux paiement de 1,8 million d'euros reçu de Sepp Blatter, président démissionnaire de la Fifa également suspendu, pour un travail de conseiller achevé en 2002.
Cette sanction, qui court jusqu'au 5 janvier, prive le Français de ses fonctions de président de l'UEFA et gèle aussi sa candidature à la présidence de la Fifa, pour laquelle l'élection aura lieu le 26 février.
Outre cette suspension provisoire, la justice interne de la Fifa doit toujours rendre son verdict sur le fond avant Noël, alors que ses juges instructeurs ont requis contre Platini la radiation à vie du monde du foot.