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Les prémices d'une révolution? Le Board, organe gardien des lois du jeu, devrait autoriser samedi à Cardiff l'extension du recours à la vidéo lors de tests grandeur nature.
Le football est peut-être à l'aube d'un changement majeur depuis la création du Board en 1886 et l'instauration de règles quasiment immuables. Un consensus semble enfin s'être dégagé pour dépoussiérer la discipline et surtout venir en aide aux arbitres, dans la lignée de l'extension de la "technologie sur la ligne de but" (GLT) à toutes les grandes compétitions internationales.
Hasard du calendrier? L'UEFA a décidé vendredi la mise en place de la "GLT" pour les finales 2016 de la Ligue des champions et de l'Europa League juste avant son introduction à l'Euro (10 juin-10 juillet) et à toute la C1 à partir de la saison prochaine. La Fifa a déjà adopté cette technologie depuis 2012 et l'a notamment utilisée avec succès lors du Mondial-2014 au Brésil.
C'est dans ce contexte de plus en plus favorable à la technologie que se réunit le Board, avec le soutien explicite du nouveau président de la Fifa, Gianni Infantino, élu il y a tout juste une semaine.
- Déjà des candidats -
"Nous devons nous pencher sur ce dossier et faire des tests en conditions réelles pour voir dans quelles circonstances la vidéo peut être utilisée", a expliqué le patron de la Fédération internationale sur fifa.com. "C'est en effet important, voire essentiel, de voir l'impact que cela a sur le déroulement d'un match".
"Une des particularités du football est sa fluidité, il ne s'arrête pas, à l'inverse de nombreux autres sports où l'on a le temps de regarder des vidéos", a-t-il ajouté. "Si cette fluidité est assurée, alors nous devrons voir comment la technologie peut nous aider. Quoi qu'il en soit, des tests sérieux devront être effectués le plus tôt possible".
L'ex-secrétaire général de l'UEFA se démarque ainsi de son ancien patron, Michel Platini , qui voue la vidéo aux gémonies, tout en lui empruntant l'un de ses principaux arguments, le souci de la "fluidité".
La prise de position d'Infantino n'est pas négligeable, car le Board, de son vrai nom International Football Association Board (Ifab), est constitué pour moitié de représentants de la Fifa - et l'autre moitié, des quatre fédérations du Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord). Une majorité des trois quarts est nécessaires pour voter toute réforme.
La dernière réunion de travail du Board début janvier avait "fortement recommandé de valider les expérimentations qui seront proposées" à l'AG de samedi. Cela faisait suite à plus d'un an d'études, menées par deux groupes de travail composés d'anciens joueurs et d'arbitres depuis novembre 2014, et alors que la précédente AG annuelle avait demandé la poursuite des études.
Dans ce processus, la Fédération néerlandaise (KNVB) a la première lancé les débats en présentant des essais sans connexion (l'assesseur vidéo n'entrant pas en contact avec l'arbitre central) afin de voir comment les ralentis pouvaient être utilisés par le corps arbitral en moins de vingt secondes.
Plusieurs fédérations et ligues ont fait acte de candidature pour les tests avant même qu'ils ne soient autorisés.
"Même si son utilisation serait d'abord circonscrite par le Board à quelques situations, comme les penalties ou les cartons rouges, ce serait une avancée décisive. Le début d'une révolution", s'était félicité en janvier le président de la Ligue française (LFP), Frédéric Thiriez, qui plaidait en faveur de la vidéo dès 2005.
La Confédération brésilienne (CBF), le Championnat nord-américain (MLS) et la Fédération italienne (FIGC) sont également candidats.
La réunion de samedi pourrait déboucher sur d'autres petites révolutions. Le Board va se pencher sur la triple peine (penalty, exclusion, suspension), la possibilité d'un quatrième remplacement possible en cas de prolongation, l'idée de "prison" (expulsion temporaire) et un remodelage des lois du jeu afin d'en avoir un format "plus clair et plus concis (de moitié)" selon la Fifa.