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Président de la Fifa depuis février, Gianni Infantino a vite été plongé dans la tourmente après des accusations de conflit d'intérêts mais en est quasiment aussi vite ressorti blanchi vendredi par la commission indépendante d'éthique de la Fifa, qui a clos l'enquête le concernant.
L'inquiétude a vite été levée: Infantino ne sera pas suspendu comme son prédécesseur Sepp Blatter. Contrairement à ce dernier, suspendu six ans de toute activité liée au football par la commission d'éthique de la Fifa pour "abus de position", "conflit d'intérêts" et "gestion déloyale", Gianni Infantino est ressorti blanchi des investigations de la chambre d'éthique, après plusieurs semaines d'investigations.
"Après enquête préliminaire et formelle, la chambre d'investigation de la commission d'éthique indépendante a décidé de terminer ses investigations concernant le président de la Fifa Gianni Infantino", a annoncé cette dernière vendredi, reconnaissant ainsi qu'elle avait bien enquêté sur le président de la Fifa. Ce qu'elle avait nié début juin, pour "s'assurer d'une procédure indépendante et impartiale", dit-elle vendredi.
Des médias allemands avaient à cette époque affirmé que Gianni Infantino avait jugé le salaire que lui proposait la Fifa insuffisant, qu'il faisait l'objet d'une enquête de la commission d'éthique et qu'il risquait pour cela une suspension provisoire de 90 jours.
Son début de règne avait aussi été entaché par la démission de Domenico Scala, président de la commission d'audit de la Fifa. Ce dernier entendait ainsi protester contre un amendement voté la veille et donnant le pouvoir au gouvernement de la Fifa de nommer ou démettre les présidents des commissions d'éthique ou d'audit. Cela "prive ces organes de leur indépendance" et "détruit l'un des acquis essentiels de la réforme", avait dénoncé M. Scala dans un communiqué.
La Fifa avait rejeté cette accusation, mais le contexte s'était alourdi autour de l'instance et l'ancien président d'une commission de réformes à la Fifa, Mark Pieth, avait notamment estimé auprès de l'AFP qu'Infantino était déjà en train de se "Blattériser".
- 'Progrès tangibles' -
Vendredi, la commission d'éthique a expliqué que les preuves rassemblées lors de l'enquête préliminaire "suggéraient au premier abord des cas de violations du code de l'éthique au vu de plusieurs vols (en avion, ndlr) effectués par M. Infantino lors des premiers mois de sa présidence", de questions de ressources humaines et "du refus de M. Infantino de signer le contrat spécifiant les conditions de sa relation de travail avec la Fifa".
Mais lors de l'enquête formelle, "aucune situation significative de conflit d'intérêts concernant la position de M. Infantino à la Fifa n'a été identifiée", poursuit le communiqué, précisant que "les avantages dont a profité M. Infantino ne sont pas considérés comme non conformes" aux régulations Fifa en vigueur.
Dans un communiqué publié un quart d'heure après l'annonce de cette décision, Gianni Infantino s'est dit "satisfait" et a souhaité "remercier tous ceux qui ont coopéré avec la commission d'éthique pour s'assurer que les faits soient entendus et que la vérité triomphe".
"Le président et l'administration de la Fifa vont continuer à se concentrer sur le développement du football comme sur leurs efforts d'améliorer l'organisation", a-t-il encore écrit. "Des progrès tangibles ont été faits dans des secteurs clés comme (...) améliorer la gouvernance de la Fifa, réparer sa réputation et rétablir la confiance avec ses parties prenantes."
Elu à la présidence de la Fifa le 26 février pour en finir avec une crise sans précédent, Infantino n'a en tout cas pas encore réussi à éloigner tous les fantômes de l'ère Blatter. La veille de l'annonce de la commission d'éthique, il a été photographié à Rio de Janeiro au siège de la Confédération brésilienne de foot (CBF) tout sourire au côté du président de l'instance, Marco Polo Del Nero, poursuivi par la justice américaine pour corruption présumée et visé par une procédure du comité d'éthique de la Fifa. Toujours en cours, celle-là.