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Marseille est tombé avec les honneurs en 16e de finale retour d'Europa League contre l'Athletic Bilbao en concédant in extremis un match nul (1-1) synonyme d'élimination, non sans avoir fait trembler jusqu'au bout son adversaire basque, qualifié pour les huitièmes.
Cruel scénario au stade San Mames : dos au mur après leur défaite 1-0 à l'aller, les Marseillais ont longtemps mené et dominé grâce à un but de Michy Batshuayi (40e) mais un instant d'inattention et une tête plongeante de Sabin Merino (81e) ont réduit à néant leur débauche d'énergie.
C'est presque un résumé de la saison de l'OM. Il y a du talent et de belles choses dans le jeu, notamment à l'extérieur, mais toujours cette once de chance qui s'échappe, comme cette frappe de Georges-Kévin Nkoudou sur le poteau (29e) ou ce centre-tir de Benjamin Mendy qui rebondit sur la transversale (55e).
"La réussite nous a manqué une bonne partie de la saison", a résumé l'entraîneur marseillais Michel, l'air très sombre en conférence de presse. "C'est une soirée amère pour l'équipe."
Le technicien espagnol aurait bien eu besoin de cette qualification après une série de contre-performances. Sifflé au stade Vélodrome, mis sous pression par le président Vincent Labrune en début de semaine, il n'a pas pu redresser la barre jeudi. Au moins son équipe a-t-elle eu le mérite d'y croire et de bousculer comme rarement l'Athletic.
- Une pluie d'occasions -
Dans la "cathédrale" de San Mames, l'OM a semblé en terrain conquis : on a plus souvent entendu le petit millier de supporteurs marseillais que les grondements du public basque.
Il faut dire que Bilbao a été bien timide, comme endormi par l'avantage d'un but acquis à l'aller. Et c'est l'OM qui a fait le jeu la plupart du temps, avec une animation offensive inédite mais efficace : deux attaquants de pointe, Batshuayi et Steven Fletcher, avec Nkoudou et Rémy Cabella en soutien.
Ces quatre-là ont fait beaucoup de mal à l'équipe basque. Que ce soit en raison d'un manque de fraîcheur ou de l'épidémie de blessures qui frappe l'Athletic, on n'a pas vu le meilleur Bilbao, entre contrôles ratés, attentisme au milieu et attaquants sevrés de ballon.
L'OM n'en demandait pas tant. Sa première période a été l'une de ses plus enthousiasmantes de la saison, avec une pluie d'occasions dangereuses (12e, 15e, 22e...) sous le crachin basque.
L'insistance marseillaise a fini par payer : Lassana Diarra a perforé l'entrejeu adverse et au bout de l'action, Batshuayi a hérité d'un bon centre de Nkoudou. La tête du Belge n'a rien donné mais sur le rebond, il a catapulté le ballon sous la barre (40e).
- Rageant pour l'OM -
En outre, le destin semblait enfin pencher côté marseillais puisque l'arbitre n'a pas bronché dans la surface quand Batshuayi a contré le ballon, apparemment du coude (35e), ou quand Karim Rekik a stoppé le ballon du bras (73e), déclenchant des sifflets nourris à San Mames.
En seconde période, Bilbao a néanmoins fini par sortir de sa torpeur, grâce à Raul Garcia de la tête (52e) ou Markel Susaeta sur un coup franc qui a contraint Steve Mandanda à une claquette (61e).
Et le bouillant public basque, qui commençait à désespérer, a finalement pu s'enflammer à dix minutes de la fin lorsque sur un centre venu de la droite, Merino a profité d'erreurs de marquage pour marquer d'une tête plongeante synonyme de qualification (81e).
C'est rageant pour les Marseillais, passés tout près d'un exploit retentissant. Les voilà éliminés en C3, distancés en Ligue 1 et ils n'ont peut-être plus que la Coupe de France pour sauver leur saison (quart de finale contre Granville, club de CFA2, le 3 mars).
"On a été très bons mais ils ont été plus réalistes que nous", a pesté Cabella. "On va s'accrocher, on a deux compétitions à finir et on va donner le maximum jusqu'au bout."