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C'est devenu une triste routine dans un Euro-2016 marqué par les violences des supporters: l'UEFA a convoqué samedi son tribunal disciplinaire et jugera lundi la Croatie et la Turquie pour les débordements de leurs fans, vendredi dans les stades de Saint-Etienne et Nice.
Vingt autres hooligans quittent en revanche la France samedi et vont être expulsés depuis Nice. Ceux-ci sont russes et sont impliqués dans les graves affrontements de samedi dernier à Marseille, qui avaient fait 35 blessés, majoritairement anglais, dont deux toujours très gravement atteints.
Parmi eux, le sulfureux président de l'association des supporters russes, l'ultranationaliste Alexandre Chpryguine. Trois autres ont été condamnés jeudi à de la prison ferme.
Ce n'est donc pas encore samedi que l'Euro va parler uniquement de football, alors qu'un des meilleurs joueurs de la planète, Cristiano Ronaldo , triple Ballon d'Or, va fouler la pelouse du Parc des Princes avec le Portugal, contre l'Autriche (21h00).
A quelques heures de ce match, l'UEFA s'est saisie dans la matinée des incidents provoqués vendredi dans les stades par les supporters croates à Saint-Etienne et turcs à Nice. Dans les deux cas, des fumigènes ont été utilisés alors qu'ils sont interdits dans les stades, ce qui relance le débat sur la sécurité de l'Euro et les fouilles à l'entrée des enceintes.
- 'Ennemis du pays' -
L'instance européenne du football rendra son verdict lundi. La Russie, dans un cas similaire, a déjà écopé d'une suspension avec sursis du tournoi, après les troubles provoqués par ses fans au coup de sifflet final du match contre l'Angleterre au Vélodrome samedi dernier (1-1).
La Croatie risque gros. En quatre minutes, son match contre la République tchèque a basculé : fumigènes lancés sur la pelouse, interruption de la rencontre, pétard qui explose aux pieds d'un stadier visiblement choqué et bagarres entre fans croates dans les travées.
La Croatie menait 2 à 1, et était alors qualifiée pour les huitièmes de finale, avant l'interruption du match. A la reprise, les Tchèques ont égalisé (2-2), privant les Croates, déstabilisés, d'un billet immédiat pour le tour suivant, qui reste toutefois accessible.
La Fédération croate (HNS) assure samedi qu'elle avait prévenu en amont l'UEFA et la police française du projet de certains fans d'interrompre le match. Miroslav Markovic, en charge de la sécurité, avait même mis en garde contre une action à la 85e minute, selon les médias croates: le match a été arrêté à la 86e.
"Ce sont des ennemis du pays", a enragé vendredi soir le présidente de la Croatie Kolinda Grabar-Kitarovic. "Ce ne sont pas des supporters, mais des terroristes du sport", a renchéri le sélectionneur croate Ante Cacic.
- Récidivistes -
Les fans croates sont des récidivistes. Lors des qualifications de l'Euro, la Croatie avait déjà été sanctionnée d'un retrait d'un point et de deux matches à huis clos pour une croix gammée tracée sur un terrain à Split.
Dans des incidents de moindre importance, les fans de la Turquie, eux, ont allumé des fumigènes dans les tribunes et lancé des pétards sur la pelouse après la défaite contre l'Espagne (3-0) vendredi.
Au moins 16 personnes ont été placées en garde à vue vendredi soir à Nice, dont quatre Français supporters de l'équipe turque en possession de fumigènes à l'entrée et à l'intérieur du stade, ont indiqué la préfecture et la police des Alpes-Maritimes.
Ces derniers jours, les violences des hooligans ont relégué au second plan ce qui était la crainte numéro un avant le début de l'Euro : la menace d'un attentat, encore plus vive depuis ceux qui ont frappé la France en janvier et novembre 2015.
Loin des stades du tournoi, en Belgique, des dizaines de perquisitions nécessitant une "intervention immédiate" ont été menées dans la nuit de vendredi à samedi, dans le cadre d'un dossier de terrorisme.
Selon la chaîne privée flamande VTM, la menace pesait sur des événements liés au match de l'Euro Belgique-Eire, samedi à 15h00 à Bordeaux.