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Toulouse sous haute surveillance après les incidents de Marseille et Lille: le match Russie - pays de Galles lundi soir (21h00) est classé à risques à cause des supporters russes, qui ont déjà terni l'image de l'Euro-2016.
L'autre match du jour dans le groupe B, Slovaquie-Angleterre à Saint-Etienne (21h00), n'a pas été jugé sensible. Le sélectionneur anglais Roy Hodgson a toutefois incité "à la prudence" les fans des Trois Lions, dans une allusion aux 35 supporters anglais blessés lors des graves violences du 11 juin à Marseille.
Le volet sécuritaire occulte les enjeux sportifs, pourtant bien réels dans ce groupe B: Gallois, Russes, Anglais et Slovaques peuvent tous se qualifier pour les 8e de finale, ouverts aux deux premiers de poules ainsi qu'aux quatre meilleurs troisièmes.
Depuis dimanche et jusqu'à mercredi se déroule en effet la dernière série de rencontres dans chaque groupe. D'ici mercredi soir, les 24 équipes de l'Euro auront disputé leur troisième et dernier match du premier tour, avant qu'on ne bascule vers les 8e et la phase d'élimination directe.
- "150 ultras" -
Chaque match de la Russie sent le soufre depuis les violences de ses hooligans à Marseille en marge de son match contre l'Angleterre. D'autres heurts, de bien moindre ampleur, avaient eu lieu à Lille mercredi en marge de Russie-Slovaquie.
Russie - pays de Galles a été reclassé au "niveau 3" sur 4 en raison des risques de hooliganisme. Un dispositif de sécurité renforcé a été mis en place jusqu'à mardi, avec 600 policiers et gendarmes supplémentaires en sus des 1.500 déjà mobilisés sur les matches précédents.
Des policiers russes et gallois seront aussi présents alors qu'environ 10.000 supporters de chaque équipe sont attendus, dont "150 ultras", "essentiellement russes", selon la préfecture.
Les terrasses de Toulouse ont été démontées pour éviter les incidents, ce qui n'a pas empêché des milliers de supporters de trinquer dans les rues quelques heures avant la rencontre, dans une ambiance conviviale.
Après dix jours de tournoi, les ministres de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et des Sports, Patrick Kanner, ont dressé lundi matin un bilan "globalement positif" de la sécurité de l'Euro-2016: jusqu'à présent 557 personnes ont été interpellées, dont 344 placées en garde à vue et 27 condamnées à de la prison (21 sont des peines fermes). 25 supporters étrangers ont été expulsés.
Lundi après-midi, cinq Hongrois et un Slovaque ont encore été condamnés à des peines allant de 15 jours de prison avec sursis à 6 mois ferme pour leur participation aux incidents en marge de Hongrie-Islande samedi à Marseille.
Une semaine plus tôt, au-delà des violences de rues sur le Vieux-Port, les hooligans russes avaient chargé les fans anglais dans les tribunes du stade à Marseille, ce qui a valu à leur équipe une suspension avec sursis du tournoi. L'UEFA a prévenu: si les fans russes se comportent mal dans le stade, le sursis tombera et la Russie sera exclue de l'Euro.
- Bale et Vardy -
Dans le contexte des incidents à répétition, l'UEFA a infligé une amende de 100.000 euros à la Croatie après l'interruption du match contre la République tchèque vendredi à Saint-Etienne pour jets de fumigènes. Si des incidents éclatent lors de Croatie - Espagne mardi et que la Croatie se qualifie pour les 8e, la Fédération croate n'aura plus le droit de vendre des billets à des supporters identifiés comme hooligans.
Avec l'ouverture de deux nouvelles procédures disciplinaires lundi, contre la Roumanie et l'Albanie, huit équipes du tournoi, soit un tiers, sont poursuivies par l'UEFA pour des écarts divers de leurs fans dans les stades.
Si les tribunes ne perturbent pas la soirée, tout est réuni pour un beau spectacle sur le terrain dans les deux rencontres du groupe B, avec des stars comme Gareth Bale pour les Gallois ou Jamie Vardy pour les Anglais, qui seront soutenus par le Prince William à Saint-Etienne.
Dimanche, le groupe A a livré son verdict: la France a terminé première après le nul contre la Suisse (0-0), qui se qualifie aussi.
Au cours de ce match, les maillots des joueurs suisses se sont déchirés à la chaîne. Puma, équipementier de la "Nati", a fini par admettre lundi après-midi un défaut de fabrication.
Mais le mal est fait en terme de publicité. Le milieu suisse Xherdan Shaqiri a lancé sur la télévision suisse SRF: "J'espère que Puma ne fabrique pas de préservatifs".